Les Congolais élisent leurs députés, le camp du président Sassou Nguesso favori

Le Congo vote dimanche, en présence d’observateurs internationaux, pour élire ses députés à l’Assemblée où le camp du président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis plus de 30 ans, devrait conserver la majorité absolue.

Des militants du parti au pouvoir au Congo, le Parti congolais du travail. © AFP

Des militants du parti au pouvoir au Congo, le Parti congolais du travail. © AFP

Publié le 15 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Plus de 2 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour le premier tour de ce quatrième scrutin législatif depuis l’ouverture du pays au multipartisme en 1991, un second tour étant prévu le 5 août.

Les dernières législatives de 2007 ont été marquées par des fraudes et des dysfonctionnements dénoncés par les observateurs de l’Union africaine (UA), qui seront présents dimanche avec une trentaine d’observateurs, tout comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

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Un peu plus de 1.200 candidats, dont 124 femmes, briguent les 136 sièges de l’Assemblée. Le vote n’aura pas lieu dans trois circonscriptions de Brazzaville touchées par les explosions d’un dépôt de munitions le 4 mars qui a fait près de 300 morts, et où la révision du ficher électoral n’a pu se dérouler.

Avec 136 candidats, le puissant Parti congolais du travail (PCT) du président Sassou Nguesso, entend conserver ses 48 sièges de l’Assemblée sortante qu’il domine avec des petits partis alliés et des "indépendants" qui lui sont proches, l’opposition ne comptant que douze élus.

Face au PCT, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) -le principal parti d’opposition avec 11 députés – présente quelque 70 candidats. L’UPADS était la formation de l’ex-président Pascal Lissouba, renversé en 1997 par Denis Sassou Nguesso.

L’Union pour la République et la démocratie (UDR-Mwinda) de l’ex-ministre de transition André Milongo (1991-1992) espère faire mieux qu’en 2007 où elle n’avait obtenu qu’un siège.

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L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), regroupant dix formations d’opposition qui avaient boycotté le scrutin de 2007, est aussi présente avec environ 70 candidats.

Enfin, après avoir échoué à faire élire ses candidats en 2007, le Conseil national des républicains (CNR, ex-mouvement rebelle) de Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, revient avec une vingtaine de candidats, dont Ntumi lui-même, dans le Pool (sud), considéré comme son fief.

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Opposition et ONG dénoncent une mainmise des candidats du pouvoir sur les média

Depuis le début de la campagne électorale l’opposition et des ONG dénoncent l’utilisation par la majorité des moyens de l’Etat, notamment des médias publics.

"Plus de 90% des messages diffusés sur ces médias viennent des candidats du PCT qui exhibent de gros moyens financiers et matériels", affirme Maixent Hanimbat du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH).

"Par tous les moyens le pouvoir veut avoir la majorité à l’assemblée. Ce qui lui permettrait dans les jours à venir de modifier la Constitution afin que le président Sassou Nguesso puisse se représenter en 2016", alors qu’il aura terminé ses deux mandats autorisés, affirme Clément Miérassa, du Front des partis de l’opposition congolaise (FPOC).

"Les élections seront comme les précédentes (2002 et 2007). C’est-à-dire le pouvoir et toutes les forces qui la composent sont prêts à tout rafler", estime un observateur congolais.

"Les candidats du PCT sont pour la plupart des ministres, des directeurs généraux et même des présidents des conseils d’administration des grandes entreprises de la place. Depuis le début de la campagne, les populations sont derrière eux pour prendre qui un tee-shirt, qui un cadeau. Si le même engouement se poursuit jusqu’au jour du vote, ces candidats ont de fortes chances de rafler la mise", ajoute-il.

"On est reparti pour avoir une assemblée encore monocolore", conclut cette source.

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