Législatives en Libye : les libéraux bien partis pour remporter les élections

La coalition des libéraux a annoncé dimanche être en tête dans la plupart des circonscriptions en Libye, après les élections historiques de samedi qui ont valu au pays les éloges de la communauté internationale.

Une Libyenne va voter, le 7 juillet 2012 à Tripoli © AFP

Une Libyenne va voter, le 7 juillet 2012 à Tripoli © AFP

Publié le 8 juillet 2012 Lecture : 4 minutes.

Mise à jour le 08/07 à 12H50

La coalition des libéraux a annoncé dimanche être en tête dans la plupart des circonscriptions en Libye, après les élections historiques de samedi en Libye qui ont valu au pays les éloges de la communauté internationale. Le chef du Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, Mohamed Sawan, a reconnu de son côté une "nette avance" à Tripoli et Benghazi de l’Alliance des forces nationales (AFN) qui réunit plus de 40 petits partis autour d’architectes de la révolte de 2011.

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"Selon les premières informations recueillies (par la coalition) la coalition est en tête dans la plupart des circonscriptions électorales", a déclaré pour sa part à l’AFP Faiçal al-Krekchi, secrétaire général de l’AFN. Le dépouillement des bulletins des votes était toujours en cours dans plusieurs bureaux dimanche matin et M. al-Krekchi a indiqué préférer attendre les résultats officiels de la Commission électorale, avant de donner plus de précisions.

Les conclusions des deux partis sont basées sur des "rapports préliminaires" de leurs observateurs qui suivent les décomptes, à l’issue des premières élections libres du pays en vue de l’élection d’une assemblée nationale. Si ces résultats se confirmaient, la Libye ferait exception par rapport à ses voisins tunisiens et égyptiens, touchés par le Printemps arabes et où les islamistes ont pris le pouvoir après les premières élections ayant suivi la chute des anciens régimes.

Les premières estimations portent sur les formations politiques en compétition pour les 80 sièges réservés aux listes des partis politiques dans la prochaine assemblée nationale qui compte un total de 200 membres. Pour les 120 sièges réservés aux candidats individuels, la tendance devrait être la même, dans la mesure où une grande partie des candidats sont soutenus par des partis politiques.

Violences dans l’Est

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Plusieurs observateurs des élections à Tripoli et Benghazi, interrogés par l’AFP, ont fait état d’une "écrasante" victoire des libéraux dans plusieurs circonscriptions et bureaux de vote avec des taux dépassant parfois 90%, comme dans le quartier populaire d’Abou Salim dans la capitale.

Le décompte des voix a commencé samedi soir et la Commission électorale devrait commencer à annoncer les résultats préliminaires à partir de "lundi soir ou mardi".

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Malgré des violences et des actes de sabotages de militants autonomistes dans l’Est, les Libyens ont réussi leurs premières élections libres dans une ambiance festive, après des dizaines d’années de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi. "Quel que soit le résultat, c’est le peuple libyen qui sort gagnant", a déclaré samedi soir le chef de la Commission électorale Nouri al-Abbar, qui annonçait le "succès" des élections malgré une "journée de gestion de crise", notamment dans l’Est où des bureaux de vote sont restés fermés en raison de l’insécurité.

"Extraordinaire transition"

D’ailleurs, la communauté internationale n’a pas tari d’éloges sur le déroulement du processus électoral. L’Union européenne a salué les élections "véritablement historiques" en Libye, soulignant qu’elles s’étaient déroulées "dans un climat de liberté", tandis que Londres a fait état d’une "étape importante" et un moment "historique" pour ce pays sur sa route vers la liberté.

Le président américain Barack Obama a exprimé de son côté ses félicitations au peuple de la Libye pour une "autre étape importante de leur extraordinaire transition vers la démocratie". Huit mois après la fin du conflit armé qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi, quelque 2,8 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 200 membres du "Congrès national général".

Le taux de participation au scrutin a atteint 60%, selon les résultats préliminaire annoncés par la Commission électorale dans la soirée. La journée a néanmoins été endeuillée par la mort d’une personne près d’un bureau de vote à Ajdabiya, dans l’Est, dans des circonstances peu claires. La semaine précédant le scrutin a été marquée par des tensions dans l’Est, qui ont culminé vendredi avec la mort d’un fonctionnaire de la Commission électorale, tué par un tir à l’arme légère sur l’hélicoptère à bord duquel il se trouvait au sud de Benghazi.

Auparavant, des partisans de l’autonomie, qui entendent dénoncer la répartition des sièges au sein de l’Assemblée nationale (100 sièges pour l’Ouest, 60 pour l’Est et 40 pour le Sud), avaient sommé plusieurs importants terminaux pétroliers de l’Est de cesser leurs opérations jusqu’à la fin du scrutin. Pour tenter de calmer la situation, le CNT a ôté à la prochaine Assemblée l’une de ses principales prérogatives, celle de désigner les membres du comité chargé de rédiger la future Constitution.

La composition de ce comité devrait faire l’objet d’un nouveau scrutin, et chacune des trois régions y enverra 20 membres. En attendant, le Congrès général national sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT qui devrait être dissous lors de sa première session.

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