Après l’explosion en Guinée, le bilan passe à 23 morts et 241 blessés

Le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, a annoncé trois jours de deuil national. Si la distribution de gasoil a repris, celle d’essence reste coupée.

Pendant l’incendie qui a suivi l’explosion du principal dépôt de carburant de Conakry, en Guinée, le 18 décembre 2023. © STRINGER / AFP

Pendant l’incendie qui a suivi l’explosion du principal dépôt de carburant de Conakry, en Guinée, le 18 décembre 2023. © STRINGER / AFP

Publié le 22 décembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Le bilan de l’explosion et de l’incendie du principal dépôt de carburant de Guinée est passé le 21 décembre à 23 morts et 241 blessés, a annoncé le gouvernement dans un communiqué lu dans la soirée à la télévision publique. Le précédant bilan, publié le 19 décembre, avait fait état de 18 morts et plus de 212 blessés lors de l’incident.

Trois jours de deuil national

Sur les 241 blessés, 167 ont regagné leurs domiciles et 74 sont toujours hospitalisés, a fait savoir le gouvernement. « De nombreuses déclarations font état d’un nombre important de disparus. Des investigations sont en cours », a-t-il ajouté.

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Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, a annoncé le 20 décembre au soir un deuil national de trois jours, à partir du lendemain, en hommage aux victimes.

Dans la nuit du 17 au 18 décembre, le souffle de l’explosion et l’incendie qui a suivi dans la zone portuaire de Kaloum, le quartier administratif et des affaires de Conakry, ont provoqué d’importants dégâts matériels et mis à l’arrêt l’économie. L’explosion et l’incendie ont laissé des centaines de ménages sinistrés, entraîné d’importants dégâts matériels et continuent de paralyser l’économie du pays.

Pénurie d’essence et affrontements

Le gouvernement a annoncé la reprise de l’approvisionnement en gasoil, mais la distribution d’essence reste coupée depuis l’incident et la restriction des camions-citernes est maintenue. Ce manque de carburant a provoqué, le 21 décembre à Conakry, des heurts entre les forces de sécurité à des groupes de jeunes réclamant de l’essence dans les stations-service.

Les affrontements ont sporadiquement mis aux prises dans l’après-midi du 21 décembre des jeunes mobiles, jetant des pierres, à des forces de défense massivement déployées, qui ont riposté en tirant du gaz lacrymogène, a constaté un journaliste. Des centaines de jeunes, cagoulés ou masqués pour la plupart, ont barricadé la route menant des périphéries de Conakry au centre de la capitale, notamment dans les quartiers de Sonfonia, Wanindara, Kagbelen, Koloma et Hamdallaye. Ils ont érigé des barricades, renversé des poubelles et brûlé des pneus.

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Alors que beaucoup de jeunes vivent des courses en moto-taxi, ils exigent la réouverture des stations services pour tous les types de carburant. « On ne peut vendre du gasoil et nous priver d’essence. La plupart des Guinéens n’utilisent que de l’essence », ont scandé des protestataires. D’autres manifestations pour exiger de l’essence ont eu lieu dans la matinée.

Censure des réseaux sociaux et des médias privés

Des ONG se sont par ailleurs alarmées de la censure de certains médias privés en Guinée et des restrictions de l’accès aux réseaux sociaux pendant cette période de crise. L’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du Citoyen (OGDH) a appelé, dans un communiqué, les autorités à rétablir l’accès aux réseaux sociaux et aux médias privés « compte tenu du rôle que ces derniers jouent en terme d’informations des populations sur l’ensemble du territoire national » et pour favoriser « une sortie de crise rapide ».

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Depuis le début de l’année, l’accès à internet et/ou aux réseaux sociaux a été restreint à plusieurs reprises, des sites d’information en ligne ont été inaccessibles, des radios ont été rendues inaudibles et retirées de l’offre de certaines plateformes de diffusion. Plusieurs distributeurs, notamment Canal+, ont été sommés en décembre par la Haute Autorité de la Communication (HAC) de suspendre la diffusion de chaînes de télé privées pour des « impératifs de sécurité nationale ».

(avec AFP)

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