Soudan : la police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants à Khartoum

La police soudanaise a eu recours vendredi à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants réunis à la sortie de mosquées à Khartoum afin de protester contre le régime, selon une ONG.

Les forces de l’ordre soudanaises à Khartoum, le 6 juillet 2012. © AFP

Les forces de l’ordre soudanaises à Khartoum, le 6 juillet 2012. © AFP

Publié le 7 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

La police soudanaise a eu recours vendredi à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants réunis à la sortie de mosquées à Khartoum afin de protester contre le régime, selon une ONG.

"De très nombreux policiers encerclent encore les mosquées", a indiqué à l’AFP un responsable de l’Organisation pour la défense des droits et des libertés, qui a requis l’anonymat. "Des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont été utilisés", a-t-il dit, faisant état d’arrestations. L’une des mosquées visées est celle du parti d’opposition Umma, située à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, a-t-il ajouté.

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La chaîne satellitaire Al-Arabiya a indiqué à l’AFP que son équipe qui se trouvait sur place avait été brièvement arrêtée. Des images vidéo montrent des dizaines de personnes défilant devant la mosquée Wad Nubawi, appelant à la chute du régime. "Nous sortons dans les rues pacifiquement" et la police nous attaque, lance un manifestant. La vidéo montre également des policiers sur des pick-up lançant des gaz lacrymogènes pour forcer la foule à se disperser.

Hausse des prix

Dans un autre quartier de Khartoum, un journaliste de l’AFP a vu des policiers portant des casques s’arrêter pour enlever des pierres bloquant la rue principale, une tactique courante des contestataires. Des centaines de manifestants s’étaient déjà rassemblés à l’extérieur de la mosquée Wad Nubawi la semaine dernière et avaient été dispersés par les forces de l’ordre à coups de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, selon des témoins.

Le mouvement de contestation populaire a commencé le 16 juin à Khartoum avec une manifestation d’étudiants contre la hausse des prix de l’alimentation.
Il a pris de l’ampleur après l’annonce deux jours plus tard d’un plan d’austérité supprimant en particulier les subventions sur les carburants. Le mouvement est marqué par une multiplication de petites manifestations, avec des slogans contre l’inflation et contre le gouvernement, dans de nombreux quartiers de la capitale et d’autres villes du pays.

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Les rassemblements sont en général dispersés par la force, avec des centaines de blessés et au moins 2.000 arrestations depuis le début du mouvement, selon une organisation de militants. Selon des opposants, de nombreux Soudanais ne veulent pas se joindre aux manifestations par peur du régime qui s’appuie sur un important réseau de sécurité pour contrôler le pays.

"Les gens ont peur de descendre dans la rue"

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Le Service national de sécurité et de renseignement (NISS) joue un rôle clef dans la répression, ses agents étant souvent chargés d’arrêter les contestataires. "Les gens ont peur de descendre dans la rue car ils savent ce qui va se passer", estime un militant de l’opposition, arrêté par le NISS lors d’une manifestation.

Les partis d’opposition soudanais ont annoncé jeudi s’être engagés à soutenir le mouvement et à intensifier la mobilisation pour mettre fin au système du parti unique. Dix-sept partis d’opposition ainsi que des organisations non-gouvernementales et des personnalités ont signé mercredi une charte en ce sens, a expliqué à l’AFP Farouk Abou Issa, le chef de cette coalition d’opposition.

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