L’Afrique de l’Ouest cherche l’union au Mali pour contrer les « terroristes »

Le président burkinabè et cinq chefs d’Etat de la région ont retrouvé samedi à Ouagadougou les « forces vives » du Mali afin d’installer un gouvernement d’union à Bamako apte à affronter la crise dans le Nord tenu par les « terroristes », mais en l’absence des autorités de transition.

Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

Publié le 7 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

Mise à jour le 07/07 à 17H25

Le président burkinabè et cinq chefs d’Etat de la région ont retrouvé samedi à Ouagadougou les "forces vives" du Mali afin d’installer un gouvernement d’union à Bamako apte à affronter la crise dans le Nord tenu par les "terroristes", mais en l’absence des autorités de transition.

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"La réflexion sur la formation d’un gouvernement consensuel au Mali, la sécurisation des institutions" et la "protection" du président intérimaire "constituent des objectifs majeurs", a déclaré à l’ouverture du sommet le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), jugeant "précaire et fragile" la situation institutionnelle à Bamako.

Ni le président de transition Dioncounda Traoré, officiellement retenu pour des soins à Paris à la suite d’une grave agression fin mai dans ses bureaux par une foule de manifestants hostiles, ni le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, aux relations notoirement tendues avec la Cédéao, n’ont fait le déplacement.

Les autorités intérimaires maliennes, installées après le putsch du 22 mars qui a précipité la chute du Nord aux mains de groupes armés surtout islamistes, sont seulement représentées par la ministre de l’Intégration africaine Rokia Traoré.

Une délégation de représentants du Nord a quitté la salle peu avant la cérémonie d’ouverture, après avoir été contestée par un collectif d’autres ressortissants de la région.

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M. Compaoré a appelé à des "dispositions urgentes" pour "faire face au péril terroriste" au Nord, où la situation humanitaire connaît une "dégradation continue".

"Nous ne pouvons tolérer la partition de ce pays frère qu’est le Mali", a affirmé le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao.

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Pour un "retour rapide" du président Traoré

Selon lui, "un retour rapide à Bamako du président intérimaire", déjà réclamé par la Cédéao fin juin, et un "gouvernement de large union nationale, avec un agenda et un cadre précis et sécurisé" pour la transition d’un an, doivent contribuer à "ressouder la nation malienne pour un retour programmé et réussi vers la démocratie et l’intégrité territoriale du Mali".

Avant des discussions entre eux à huis-clos prévues dans l’après-midi, les chefs d’Etat se sont entretenus durant environ deux heures avec des représentants de la classe politique, des communautés religieuses et des syndicats, notamment. Mais le Mouvement populaire du 22 mars (MP 22), qui a appuyé le coup d’Etat militaire, a refusé de venir à cette réunion "de plus".

Dans le Nord, les islamistes radicaux alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont désormais les maîtres du jeu après avoir mis en déroute les rebelles touareg qui avaient lancé l’offensive en janvier contre l’armée malienne.

Ces islamistes ont choqué le monde entier en détruisant des lieux saints musulmans à Tombouctou (nord-ouest), mythique "perle du désert" classée par l’Unesco patrimoine mondial en péril, tandis que la situation humanitaire devient chaque jour plus difficile (violences contre les femmes et les enfants, problèmes d’eau et d’électricité, etc.).

La Cédéao se prépare à une éventuelle intervention armée régionale pour restaurer l’intégrité territoriale du pays – une mission technique vient d’ailleurs d’arriver à Bamako -, mais cette opération complexe, lourde et coûteuse tarde à recueillir l’onction de l’ONU.

Dans une résolution adoptée jeudi, le Conseil de sécurité "soutient pleinement" les efforts de la Cédéao et de l’Union africaine et prône des sanctions contre les alliés d’Al-Qaïda, mais ne donne pas encore de mandat pour une telle force.

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