Rwanda : lors du cinquantenaire de l’indépendance, Kagamé appelle au respect de la dignité africaine

Le président rwandais Paul Kagamé a appelé les anciennes puissances coloniales à respecter « la dignité » des pays africains, dans un discours prononcé à Kigali à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de son pays recouvrée le 2 juillet 1962

Lors du cinquantenaire de l’indépendance, Kagamé appelle au respect de la dignité africaine. © AFP

Lors du cinquantenaire de l’indépendance, Kagamé appelle au respect de la dignité africaine. © AFP

Publié le 1 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Le Rwanda, ancienne colonie belge, célébrait également le 18ème anniversaire de sa "libération", 18 ans de pouvoir du Front patriotique rwandais (FPR) qui a arrêté le génocide des Tutsi de 1994. "C’est un moment d’examen de soi et de réflexion", a déclaré le président rwandais, déplorant "la dignité et l’identité que nous avons perdues, d’abord sous le colonialisme et puis, ironiquement, après les indépendances". "Certains de nos dirigeants ont accepté et se sont même accommodés de ces pratiques", a regretté le chef de l’Etat, debout dans un stade national bondé, en présence de plusieurs personnalités africaines, dont le président tanzanien Jakaya Kikwete et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping. Il n’y avait cependant aucun représentant de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, qui n’était pas invitée.

Le régime du président Kagame, qui accuse Bruxelles d’avoir introduit et cristallisé la division entre Hutu et Tutsi, n’épargne pas non plus les dirigeants de l’après-indépendance. Ces dirigeants ont poursuivi, selon lui, la politique "divisionniste" jusqu’au génocide de 1994. M. Kagame a appelé les Africains, et les Rwandais en particulier, à être "braves et honnêtes (. . . ), à s’attaquer directement aux problèmes" et cesser de "jouer les victimes et blâmer les autres". "Lorsque nous envisageons l’avenir, nous devons reconnaître que l’indépendance et la libération sont un processus. Au Rwanda, nous commençons maintenant l’étape suivante de notre parcours (. . . ) dans l’unité, le respect mutuel et la responsabilité partagée", a-t-il déclaré.

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"Pour moi, l’indépendance ne fait que commencer"

Le double anniversaire a été marqué par un défilé des forces armées au cours duquel le public a longuement applaudi des hélicoptères de combat qui survolaient le stade. Sous le titre "Rwanda: A journey of resilience", un documentaire a par ailleurs été présenté, dans lequel une femme dit sa fierté d’être rwandaise aujourd’hui. "Pour moi, l’indépendance ne fait que commencer. Dire à la France, si vous n’êtes pas d’accord, nous non plus, nous ne sommes pas d’accord! Cela n’était pas pensable avant", s’est réjouie la dame.

Kigali avait rompu fin 2006 ses relations diplomatiques avec Paris après qu’un juge d’instruction français eut émis des mandats contre neuf personnalités de l’entourage du président Kagame, les soupçonnant d’implication dans l’attentat, le 6 avril 1994, du président Juvénal Habyarimana. Paul Kagame avait alors dénoncé "l’arrogance" des pays occidentaux, qui "s’arrogent le droit de juger les autres". Les relations ont repris en novembre 2009, après l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

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