Les Égyptiens toujours dans l’attente des résultats de la présidentielle

Les Égyptiens étaient dans l’attente des résultats officiels de l’élection présidentielle, promis pour dimanche, après des manifestations à l’appel des Frères musulmans qui réclament la reconnaissance de la victoire de leur candidat Mohamed Morsi.

Des partisans du candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi manifestent place Tahrir, au Caire. © AFP

Des partisans du candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi manifestent place Tahrir, au Caire. © AFP

Publié le 23 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Quelques irréductibles partisans de la confrérie ont encore passé la nuit place Tahrir, jurant de ne pas la quitter avant l’annonce de la victoire de M. Morsi, contestée par son rival Ahmed Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak qui a lui aussi affirmé avoir remporté le scrutin.

"Morsi, Morsi, Dieu est le plus grand", scandaient quelques centaines de manifestants samedi matin sur la place Tahrir, au lendemain d’un grand rassemblement contre le pouvoir militaire ayant réuni des milliers de personnes sur cette place emblématique.

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Coupant court aux annonces contradictoires, la commission électorale a indiqué samedi dans un communiqué que les résultats officiels seraient proclamés dimanche.

"Les résultats du second tour de la présidentielle seront annoncés dimanche à 15H00 (13H00 GMT) par le président de cette commission, Farouk Sultan", a annoncé le secrétaire général de la commission Hatem Bagato

Ces résultats étaient attendus le 21 juin, mais la commission avait demandé plus de temps pour examiner les multiples recours présentés par les deux camps.

Depuis, les annonces contradictoires se succédaient sur la date de la proclamation officielle des résultats, suscitant des doutes sur l’issue du scrutin.

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"Morsi va être déclaré vainqueur aujourd’hui. Sauf si…", écrit en Une le quotidien indépendant Al-Shorouk. "Chafiq s’approche du palais présidentiel", titre le quotidien libéral al-Wafd.

Discussion en privé

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Les déclarations hostiles se multiplient entre les Frères musulmans, première force politique du pays, et les militaires, leur rivaux historiques qui dominent le système depuis la chute de la monarchie en 1952. Mais selon des sources proches de la confrérie, les deux parties sont en privé engagées dans des discussions pour résorber les tensions.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak en février 2011, a lancé vendredi un avertissement voilé aux Frères musulmans, affirmant qu’il agirait "avec la plus grande fermeté face à toute tentative de porter atteinte aux intérêts publics et privés".

Les militaires ont aussi appelé toutes les "parties à éviter toute action qui mettrait en danger la sécurité du pays" et critiqué l’annonce de résultats non officiels par les deux candidats, à l’origine selon l’armée des "tensions et divisions sur la scène politique".

La confrérie a répliqué qu’elle ne cherchait pas "la confrontation ou la violence" mais qu’elle se battrait contre toute falsification des résultats du scrutin.

Elle a aussi réitéré ses critiques virulentes contre les dispositions constitutionnelles annoncées dimanche par l’armée, qui lui permettront de tenir les rênes du pouvoir quel que soit le président élu.

"Nous n’avons pas de problème avec les forces armées, même si celles-ci ont commis ces derniers jours des erreurs", a insisté M. Morsi vendredi.

A la suite de la dissolution sur décision de justice de la chambre des députés, dominée par les islamistes, l’armée s’est en effet octroyé le pouvoir législatif et un droit de contrôle sur l’élaboration de la prochaine Constitution.

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