CAN 2023 : bad buzz financier au Sénégal
À quelques jours du début de la Coupe d’Afrique des nations, une polémique a éclaté au pays de la Teranga sur des impayés de salaires au staff des actuels champions.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 27 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.
S’il aura fallu attendre pour que la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) 2023 se tienne finalement en… 2024, les polémiques financières n’auront, elles, pas tardé. Un grand classique, la médiatisation exceptionnelle de la compétition continentale donnant aux débiteurs du foot africain l’occasion de rappeler à tel ou tel créancier le règlement de telle ou telle rémunération récurrente ou ponctuelle.
Six mois d’arriérés
Alors que la phase finale de la 34e édition de la CAN débutera le 13 janvier prochain dans les cinq villes ivoiriennes d’Abidjan, Bouaké, Korhogo, San-Pédro et Yamoussoukro, c’est dans la patrie du tenant du titre que grincent des dents. La polémique est d’autant plus remarquée que le pays de la Teranga semble moins coutumier que d’autres de ce genre de contentieux.
En fin de semaine dernière, c’est Mansour Loum qui révélait que ni le sélectionneur de l’équipe du Sénégal ni les autres membres de l’encadrement n’avaient perçu leurs salaires depuis juin, soit depuis six mois. Si le journaliste de Sport News Africa n’a évidemment pas dévoilé sa source, tout est fait pour que celle-ci ne semble pas être Aliou Cissé lui-même.
Sur les différents réseaux, en tout cas, des propos explicites et embarrassés du technicien de 47 ans ont été relayés : « Je ne veux vraiment pas parler de cela », aurait-il répondu à une question sur les présumés arriérés. Ou encore : « Je suis focus sur la préparation pour défendre notre titre de champion d’Afrique. »
Le on et le off
Que le sélectionneur ait déployé ou non un discours « on » et un discours « off » différents pour ne pas créer de tensions avec sa hiérarchie, la fuite a suffisamment fait jaser un grand public indigné pour que des mesures diligentes soient prises. Aucun communiqué officiel des autorités du football sénégalais n’aurait tenté de démentir ni de justifier le contentieux financier. Bien au contraire, la presse susurre que le Trésor sénégalais aurait pris des dispositions pour qu’Aliou Cissé touche « un solde de tout compte » avant le démarrage de la compétition ivoirienne.
Selon plusieurs sources journalistiques, le salaire en question serait estimé à 30 000 euros par mois (environ 20 millions de francs CFA). Le sélectionneur aux dreadlocks est arrivé à la tête de la sélection en 2015, l’a conduite deux fois en phase finale de Coupe du monde et deux fois en finale de la CAN, avec un titre continental en 2021. Pour l’édition ivoirienne, le Sénégal évolue dans le groupe du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie. Favoris pour un second titre consécutif, les Lions de la Teranga ne peuvent pas se permettre un scandale extrasportif.
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