Au Burkina Faso, enlèvement de l’ex-ministre Ablassé Ouédraogo

L’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré a été kidnappé le 24 décembre par « des individus » disant appartenir à « la police nationale ». Son parti appelle à sa libération immédiate.

Ablassé Ouédraogo, ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères (1994-1999). © Hippolyte Sama pour JA

Ablassé Ouédraogo, ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères (1994-1999). © Hippolyte Sama pour JA

Publié le 27 décembre 2023 Lecture : 1 minute.

Ablassé Ouédraogo, 70 ans, « a été emmené par des individus qui se sont présentés comme étant des éléments de la police nationale à son domicile à Ouagadougou, dimanche 24 décembre vers 18h30 », a écrit le parti qu’il préside, Le Faso autrement, dans un communiqué.

Trois jours après cet enlèvement, le parti assure n’avoir « aucune nouvelle de son président et personne n’a pu lui parler » ni « ne sait exactement où il se trouve », ajoute-t-il. Il appelle à sa « libération immédiate et sans conditions ».

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Le Faso autrement, qui « condamne et dénonce fermement l’enlèvement » de l’ancien ministre, dit qu’il « tiendra pour responsables les auteurs de cet enlèvement pour toute atteinte qui serait portée à l’intégrité physique ou morale d’Ablassé Ouédraogo ».

Réquisitions d’opposants

Début novembre, le parti avait dénoncé la décision de l’armée de « réquisitionner son président, Ablassé Ouédraogo » pour « l’envoyer au front » dans « la lutte contre le terrorisme ».

Selon le Faso Autrement, cette réquisition est « une sanction » appliquée en réponse aux « prises de position » de l’homme politique.

Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères (1994-1999) de Blaise Compaoré, passé dans l’opposition en créant son propre parti, est très critique du régime militaire instauré depuis un coup d’État fin septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.

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Dans une lettre ouverte publiée début octobre, il avait notamment dénoncé « les restrictions des libertés individuelles et collectives, le musellement de la presse » et « le recul de la démocratie », qu’il constatait depuis ce putsch.

Au moins une douzaine de dissidents ont été « réquisitionnés » au Burkina Faso pour « participer » à la lutte antijihadiste, avait déclaré l’ONG Human Rights Watch en novembre. En outre, plusieurs cas d’enlèvements ont été rapportés ces derniers mois par des sources locales à Ouagadougou, dont celui de Daouda Diallo, défenseur des droits humains enlevé par des hommes en civil début décembre.

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(Avec AFP)

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