Somalie : 2 morts dans un attentat-suicide contre un camp de l’armée et de l’UA

Deux soldats somaliens ont été tués samedi dans un attentat suicide à l’entrée d’un camp militaire situé à une trentaine de km de Mogadiscio et hébergeant des soldats appartenant aux forces somaliennes ainsi qu’à celle de l’Union africaine (Amisom), a annoncé un responsable militaire somalien à l’AFP.

Des soldats de l’Amisom en patrouille à Afgoye, en Somalie, le 27 mai 2012. © AFP

Des soldats de l’Amisom en patrouille à Afgoye, en Somalie, le 27 mai 2012. © AFP

Publié le 16 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Un kamikaze à bord d’un minibus a tenté de pénétrer dans la base militaire Bar Osmail, dans la localité d’Afgoye récemment prise aux insurgés islamistes shebab, mais les gardes ont tiré avant que le véhicule n’explose, a expliqué à l’AFP Mohamed Liban, un responsable militaire somalien.

« Le kamikaze a été tenté de passer devant les sentinelles avec un minibus bourré d’explosifs (…) elles lui ont ordonné de s’arrêter et ont ouvert le feu. Il a soudainement explosé, deux soldats ont été tués et trois civils blessés », a déclaré M. Liban.

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« L’attaque a été déjouée et le kamikaze n’a pas réussi à entrer dans la base », a-t-il souligné. Aucun soldat de l’UA n’a été blessé, a affirmé à l’AFP une source au sein de l’organisation panafricaine qui a souhaité gardé l’anonymat.

Afgoye, localité située à environ 30 km au nord-ouest de Mogadiscio, a été reprise fin mai par les troupes somaliennes, épaulées par celles de l’UA, aux insurgés islamistes shebab, dont elle était un bastion.

« L’explosion était très forte et de la fumée s’est élevée du camp (…) La zone a été bouclée par l’armée », a raconté à l’AFP Muhidin Adan, un habitant de la zone.

Guérilla et attentats : la nouvelle tactique des Shebab

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Les shebab, récemment intégrés à Al-Qaïda, avaient menacé d’intensifier leur guerre contre le gouvernement somalien et les troupes de l’UA après la perte d’Afgoye, carrefour stratégique vers le nord, l’ouest et le sud somaliens, où ils s’étaient repliés après avoir été chassés de Mogadiscio en août.

La chute d’Afgoye a constitué un nouveau revers pour les shebab qui, outre Mogadiscio, ont dû abandonner plusieurs de leurs bastions depuis août, face aux offensives militaires dans le centre et le sud du pays, où les armées éthiopienne et kényane interviennent aussi depuis fin 2011. Les forces kényanes sont depuis lors passées sous le drapeau de l’Amisom, qui compte environ 11.000 hommes.

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Affaiblis sur le terrain militaire, les shebab contrôlent encore de larges parts des sud et centre somaliens et pourraient désormais privilégier les actions de guérilla et les attentats, estiment les experts.

Ils ont visé à plusieurs reprises Mogadiscio ces derniers mois depuis Afgoye et les responsables militaires ont estimé que sa conquête pourrait marquer la fin des attaques sur la capitale.

Mais trois jours après la prise d’Afgoye, les shebab avaient réussi à tendre une embuscade au convoi du président somalien de transition Sharif Cheik Ahmed venu visiter la localité nouvellement conquise.

La Somalie est privée de gouvernement effectif depuis la chute du président Siad Barre en 1991 et livrée depuis aux chefs de guerre, milices islamistes et gangs criminels. D’ici le 20 août, de nouvelles institutions doivent remplacer les actuels gouvernement et Parlement de transition en place depuis plusieurs années.

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