Mali : une délégation d’Ansar Eddine va rencontrer Blaise Compaoré

Une délégation du groupe islamiste Ansar Eddine, qui contrôle avec d’autres mouvements armés le nord du Mali, est arrivée vendredi à Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a-t-on appris de sources concordantes.

Un islamiste d’Ansar Eddine, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Un islamiste d’Ansar Eddine, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Publié le 16 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

« Six éléments d’Ansar Eddine sont arrivés aujourd’hui (vendredi) pour rencontrer le président », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire proche de la présidence burkinabè.

« On ne sait pas quand (la rencontre) aura lieu, c’est le président qui va décider quand il va les recevoir », a-t-elle ajouté.

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Un peu plus tôt, Oumar Ag Ahmed, l’un des porte-parole d’Ansar Eddine dans le nord du Mali, avait affirmé à l’AFP : « Nous avons une délégation qui est en route pour Ouagadougou pour rencontrer le médiateur Blaise Compaoré pour parler de la crise ».

Il a précisé que la délégation, dont ne fait pas partie Iyad Ag Ghaly, leader d’Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam, en arabe), se trouvait déjà sur le territoire du Burkina Faso et que les entretiens avec M. Compaoré allaient porter sur le rétablissement de « la paix dans le nord du Mali ».

M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avait rencontré le 9 juin une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui fait partie des groupes armés occupant le nord du Mali.

Pas de fusion avec le MNLA

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A l’issue de sa rencontre avec le chef de l’Etat burkinabè, la délégation de cette rébellion, qui a unilatéralement proclamé l’indépendance de l’Azawad (nord du Mali), s’était déclarée « disponible » pour des négociations de paix.

Mi-mai, le Burkina avait fait savoir que des consultations, via des émissaires dépêchés dans le Nord malien, avaient démarré avec les groupes armés, dont le MNLA.

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Après avoir lancé l’offensive contre l’armée malienne mi-janvier, le MNLA s’est retrouvé ces dernières semaines supplanté sur le terrain par le groupe Ansar Eddine et son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Eddine, qui prône la charia (loi islamique) dans tout le Mali, a été suspendu en raison de fortes divergences sur la question de l’application de la charia.

Dans la foulée d’un putsch le 22 mars à Bamako qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, l’immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains des mouvements armés qui n’ont rencontré aucune résistance de la part de l’armée malienne en déroute, démoralisée et sous-équipée.

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