Libye : les membres de la CPI sont « en bonne santé et bien traités »

Les quatre membres du personnel de la Cour pénale internationale détenus depuis le 7 juin à Zenten, dans l’ouest de la Libye, ont assuré mardi à des émissaires de la Cour être « en bonne santé et bien traités », a annoncé vendredi la CPI.  

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, le 21 avril 2012 à Tripoli. © AFP

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, le 21 avril 2012 à Tripoli. © AFP

Publié le 16 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

« Les fonctionnaires de la CPI ont dit être en bonne santé et bien traités », a indiqué le CPI dans un communiqué, précisant qu’une délégation de la CPI s’était « brièvement » entretenue avec les quatre prisonniers en présence de représentants des autorités locales et du procureur général libyen.

Quatre membres du personnel de la CPI, dont l’avocate australienne Melinda Taylor, qui fait partie de l’équipe de défense de Seif al-Islam, sont détenus depuis le 7 juin à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), où ils s’étaient rendus pour rencontrer le fils de l’ancien homme fort de la Libye.

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« La CPI exprime le vif espoir que les quatre personnes détenues seront libérées sans délai », a ajouté la Cour.

Mme Taylor, qui assiste l’avocat désigné par la Cour pour représenter Seif al-Islam, est accusée d’espionnage après avoir tenté d’échanger des documents non-déclarés avec ce fils de Mouammar Kadhafi, arrêté en novembre 2011 et détenu depuis par une brigade d’anciens rebelles de Zenten.

Selon les ex-rebelles de Zenten qui détiennent celui-ci, Melinda Taylor avait avec elle une lettre codée d’un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne, Mohammed Ismaïl, ancien bras droit de Seif al-Islam.

Une "affaire de sécurité nationale"

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Âgé de 39 ans, Seif al-Islam fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour des crimes contre l’humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011. Tripoli et la CPI se disputent le droit de le juger.

« Les droits d’un suspect devant la CPI comprennent le droit de désigner un conseil de son choix et de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense, ainsi que le droit de communiquer librement et confidentiellement avec son conseil », a souligné la Cour.

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« Ce dernier droit peut notamment couvrir l’échange de documents, ainsi que les discussions au sujet de ceux-ci, des témoins potentiels et des arguments de la Défense », a en outre expliqué la même source.

Selon le porte-parole du gouvernement libyen, Nasser al-Manaa, l’arrestation de Mme Taylor et de ses collègues, placés dimanche en détention préventive pour 45 jours par la justice libyenne, est « une affaire de sécurité nationale ».

Outre Mme Taylor, son interprète libanaise Helen Assaf et deux membres du greffe, le Russe Alexandre Khodakov, 60 ans, et le chef de la section d’aide aux conseils, l’Espagnol Esteban Peralta Losilla, 48 ans, sont détenus, selon la CPI.

Les autorités libyennes veulent juger elles-mêmes Seif el-Islam

Le représentant de la Libye auprès de la CPI, Ahmed al-Jehani, avait déjà annoncé mardi à Tripoli que des émissaires de la Cour avaient pu rencontrer leurs collègues détenus, mais n’avait rien dit quant à leur état de santé et leurs conditions de détention.

M. al-Jehani avait réaffirmé mardi que les deux hommes étaient restés en solidarité avec leurs collègues, tout en assurant qu’ils peuvent partir « quand ils le veulent ».

Les ambassadeurs de l’Australie, du Liban, de la Russie et de l’Espagne ont également rencontré mardi les quatre détenus.

Les autorités libyennes, qui souhaitent juger elles-mêmes Seif Al-Islam, ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre le seul fils de l’ancien dirigeant à être détenu en Libye.

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