Pas de trêve de Noël pour les opposants tunisiens incarcérés

En Tunisie, des proches de prisonniers issus de l’opposition s’inquiètent de leurs conditions de détention, notamment la famille de l’ancien ministre Ghazi Chaouachi.

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Publié le 28 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

L’entre-deux-fêtes est synonyme de digestion chaotique, mais aussi de pensées annuelles à des proches qu’on néglige, parfois, le reste de l’année. Et comme la période des festivités est celle de la compassion – voire du pardon –, des familles de politiciens détenus en Tunisie en ont profité pour lancer un appel à Kaïs Saïed.

Février noir pour l’opposition

Depuis la dissolution du Parlement tunisien, il y a plus de deux ans, et l’octroi de la quasi-totalité des pouvoirs au président de la République, la vie politique tétanisée est rythmée par des arrestations ciblées de personnalités, qui pour traîtrise qualifiée de « criminelle » à l’égard de l’État, qui pour blanchiment d’argent ou enrichissement illégal, qui pour responsabilité dans une pénurie de biens alimentaires ou de carburant.

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Il y a dix mois, ces interpellations de politiciens, de juges ou de personnalités des médias prenaient des allures de répression coordonnée de l’opposition. Au cours du mois de février de l’année en cours étaient arrêtés le chef de file du Parti républicain, Issam Chebbi, l’activiste Chaïma Issa, le patron de la radio privée Mosaïque FM, Noureddine Boutar, ou encore l’avocat, ancien député et ex-ministre Ghazi Chaouachi.

C’est notamment la famille de ce dernier, interpellé le 24 février, accusé de « complot contre la sûreté de l’État » et toujours incarcéré, qui a décidé d’exprimer ses inquiétudes en ce mois de décembre. Sur les ondes de la radio tunisienne IFM, le fils de Ghazi Chaouachi vient d’interpeller le président de la République…

Ne tergiversant même pas sur les accusations portées contre son père, Elyes Chaouachi se focalise sur les conditions de détention de l’ensemble des opposants, invitant les autorités à privilégier une « résidence surveillée » avec interdiction « d’apparaître dans les médias ».

Indignation internationale

S’il dévoile que son père ne prévoit ni suicide ni grève de la faim, il affirme que celui-ci « menace désormais de se coudre la bouche », qu’il « refuse de rencontrer quiconque désormais, […] refuse de parler, […] ne se douche plus » et « a arrêté de prendre ses médicaments ». Ghazi Chaouachi aurait décidé de « se contenter de vivre d’eau et de pain ».

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À bout, les familles en sont à privilégier le moindre mal d’une amélioration des conditions de vie, comme la Cour africaine des droits de l’homme l’avait déjà exigé. L’institution continentale avait également demandé l’éclaircissement des motifs d’arrestations d’opposants, interpellations qu’Amnesty International qualifie d’« arbitraires » et juge liées à des accusations « forgées de toutes pièces ».

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