En 2023, la réalité africaine aura été plus forte que la fiction

La dramaturgie de l’année qui s’achève a réservé son lot de surprises plus ou moins heureuses. Seuls les populistes osent encore s’aventurer à formuler des pronostics pour 2024.

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Publié le 31 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Plus rien ne m’étonne », entonne un Tiken Jah Fakoly manifestement pas… étonné de faire « tampon » à un capitaine putschiste au Burkina Faso en cette fin 2023. Certes, après pandémies inopinées et conflits inattendus, c’est être surpris par le fil du temps qui pourrait surprendre…

Du domaine du prévisible électoral, l’accession de Bola Tinubu au sommet de l’État nigérian était esquissée et la réélection d’Abdel Fattah al-Sissi à la présidence égyptienne, « écrite ». L’issue de la présidentielle en RDC, elle, est encore sujette à caution.

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Quant à la défaite du sortant libérien George Weah, elle fut paradoxalement perçue comme une victoire… du fair-play politique.

Bonnes nouvelles inaperçues ?

Puisque les nouvelles perçues comme bonnes sont peu médiatisées, l’Afrique ne boude toujours pas son plaisir, après le premier Sommet africain sur le climat et le deuxième sacre consécutif des Springboks sud-africains à la Coupe du monde de rugby

Si les coups d’État se doivent d’être imprévisibles, l’histoire récente du Mali, de la Guinée ou du Burkina Faso avait laissé imaginer une chute de dominos prolongée. Mais les putschs se suivent sans se ressembler, et l’éviction d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir au Gabon a surpris, même un mois après celle de Mohamed Bazoum au Niger.

Aussi déconcertant fut le déclenchement de la guerre des généraux soudanais, même si des tensions politico-militaires étaient perceptibles. Car la méthode Coué n’empêche que rarement l’inéluctable de se produire, comme en témoigneront les responsables éthiopiens, dont le pays vient de rejoindre la liste des États en défaut de paiement, ou encore les forces militaires françaises, qui n’auront pas suffisamment anticipé l’ampleur et le rythme de leurs déconvenues au Burkina Faso et au Niger.

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Les architectes et le scénariste

Si des politiciens, des sportifs ou des militaires ont été les storytellers volontaires de quelques surprises de choix, l’Insaisissable que certains qualifieront de « divin » a tétanisé les Africains endeuillés par un séisme marocain, des inondations libyennes ou le décès du pachyderme ivoirien Henri Konan Bédié.

Pour 2024, bien présomptueux sont ceux qui osent encore prétendre lire dans la boule de cristal. Seuls les architectes du volontarisme néo-panafricaniste affirment détenir les clés d’un avenir aussi proche que radieux, sans pour autant être toujours capables de fixer la date d’élections au suffrage universel.

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Sur la table des prévisionnistes prudents, pour l’année à venir : des foyers persistants d’insécurité, des présidentielles cruciales sénégalaise, sud-africaine et algérienne, des migrations continues, des perspectives économiques chahutées et une compétition continentale en Côte d’Ivoire. À vos tablettes, bookmakers !

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