Comment le Maroc accélère son vaste plan de réforme sociale

Une aide directe mensuelle sera désormais versée aux familles marocaines défavorisées. Le budget pour ce programme, qui comprend également la généralisation de la couverture sociale, est estimé à près de 2,3 milliards d’euros.

Le premier ministre Aziz Akhannouch. © DR

Publié le 29 décembre 2023 Lecture : 1 minute.

Le Maroc a annoncé lundi 25 décembre que près d’un million de familles défavorisées allaient recevoir pour la première fois, à compter du 28 décembre, une aide directe mensuelle, un système inédit au royaume attendu depuis des années. Les bénéficiaires recevront au moins 500 dirhams (un peu plus de 45 euros) par mois « quelle que soit la composition de la famille », a précisé le Premier ministre Aziz Akhannouch lors d’un conseil du gouvernement, cité dans un communiqué.

La mise en place de ce programme va nécessiter un budget de 25 milliards de dirhams (environ 2,3 milliards d’euros) pour 2024, avait indiqué fin octobre le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas. Ces aides familiales ciblées – évoquées depuis dix ans sans être concrétisées – font partie d’une vaste réforme sociale, impulsée par le roi Mohammed VI en 2020. Ce chantier comprend aussi la généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains, entamée en 2021.

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Disparités sociales

L’assurance maladie obligatoire, autrefois réservée aux fonctionnaires et salariés du privé, bénéficie déjà à plus de 3,8 millions de travailleurs non-salariés et leurs familles, selon l’agence de presse marocaine MAP. Cette couverture médicale a également été généralisée gratuitement à plus de 10 millions de personnes défavorisées, l’État couvrant le coût de leurs cotisations.

Ces réformes sociales sont déployées dans un contexte de ralentissement de l’économie et de profondes disparités sociales qui affectent ce pays de 36 millions d’habitants. Le royaume devrait enregistrer en 2023 un taux de croissance de 2,7 % et une inflation à 6,1 %, selon les dernières estimations de la banque centrale du Maroc.

Jusque-là, les aides sociales étaient indirectes et non ciblées, le Maroc subventionnait en effet certains produits de grande consommation via une caisse de compensation. Celle-ci doit faire l’objet d’une réforme – dont la date n’a pas été fixée – pour laisser place aux aides ciblées en faveur des couches défavorisées.

(Avec AFP)

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