Tunisie : le président Marzouki insiste sur la restitution des avoirs de Ben Ali en Suisse

Le président tunisien Moncef Marzouki a de nouveau demandé à récupérer en urgence les fonds de l’ex-président Zine El-Abidine Ben Ali déposés en Suisse, en marge de sa participation à la conférence annuelle du Bureau international du travail (BIT) à Genève.

Zine El Abidine Ben Ali, alors président tunisien, le 22 décembre 2010 à Tunis. © AFP

Zine El Abidine Ben Ali, alors président tunisien, le 22 décembre 2010 à Tunis. © AFP

Publié le 10 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

"C’est maintenant que nous avons besoin de cet argent, pas dans cinq à dix ans", a lancé le président tunisien dans une déclaration à la Radio télévision suisse diffusée samedi à Tunis.

"Je salue l’attitude de la Suisse, qui a été parmi les premiers pays à reconnaître de l’argent mal acquis et prêts à nous le restituer", a dit M. Marzouki. "Simplement, voilà, nous sommes dans une situation d’urgence, les besoins sont énormes, les gens réclament du travail, nous avons besoin de ressources", a plaidé l’ancien opposant devenu président en décembre 2001.

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"Une aide à la démocratie"

La Suisse a rejeté une première requête pour vice de forme et exigé une demande d’entraide judiciaire en bonne et due forme pour la restitution de quelque 60 millions d’euros en avoirs bloqués. Moncef Marzouki a demandé à la Suisse son expertise technique pour retrouver l’argent des "mafieux", estimant que les 60 millions d’euros ne représentent qu’un partie minime de l’ensembles des biens et avoirs déposés par l’ancien régime.

"C’est une aide à la démocratie tunisienne, une mesure éthique, un signal fort à tous les voleurs et un message préventif de façon à couper court au fléau de la corruption dans les pays pauvres", a lancé le président tunisien. Dans son discours prononcé vendredi devant la Conférence du BIT et diffusé samedi à Tunis, il a prôné "une nouvelle voie" pour un "développement durable fondé sur la dignité et le consensus social". Selon lui, "le modèle de développement basé sur le surendettement et le chômage doit être révisé" à la faveur du "printemps arabe". "La justice et la paix sont inséparables, sinon une explosion de violence aura lieu à tout moment", car "les peuples n’accepteront plus la pauvreté et la marginalisation. Ils se sont soulevés pour avoir droit à une vie digne", a dit M. Marzouki.

La restitution des biens du président Ben Ali sera par ailleurs au centre d’un atelier à l’initiative de l’Union européenne et de la Banque mondiale les 11 et 12 juin à Bruxelles avec la participation de Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale et président du Comité tunisien de recouvrement des biens mal-acquis déposés à l’étranger.

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