Mali : première rencontre de la rébellion du MNLA avec le médiateur Compaoré

Une délégation de la rébellion touareg malienne du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été reçue samedi pour la première fois par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain pour la crise au Mali, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

Publié le 9 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Trois responsables du MNLA, dont l’identité n’a pas été immédiatement divulguée, ont été reçus au palais présidentiel à Ouagadougou pour un entretien avec M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), accompagné de son ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Mi-mai, le Burkina avait fait savoir que des consultations, via des émissaires dépêchés dans le Nord malien, avaient démarré avec les groupes armés, dont le MNLA, qui contrôlent depuis fin mars cette région.

Après avoir lancé l’offensive contre l’armée malienne mi-janvier, le MNLA s’est retrouvé ces dernières semaines supplanté sur le terrain par le groupe islamiste Ansar Dine et son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Eddine, qui prône la charia (loi islamique) dans tout le Mali, a été suspendu récemment en raison de fortes divergences sur la question de l’application de la charia. Le mouvement rebelle touareg apparaît depuis lors divisé entre partisans d’une fusion et ceux, en particulier ses responsables basés en Mauritanie et en France, qui y sont farouchement hostiles.

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Accrochage entre le MNLA et Ansar Eddine

Un accrochage entre éléments du MNLA et d’Ansar Eddine dans la nuit de jeudi à vendredi près de Kidal, l’une des grandes villes du Nord malien, a rappelé la précarité de la situation. L’Union africaine (UA) s’apprête à saisir l’ONU pour obtenir son appui à une intervention militaire dans le nord du Mali, ont annoncé jeudi à Abidjan des responsables des Nations unies, de l’UA et de la Cédéao réunis dans le "groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali".

A l’issue d’une réunion de chefs d’Etat mercredi à Lomé, la Cédéao avait appelé à la poursuite des négociations avec les mouvements armés "à l’exclusion des groupes terroristes", mais "réaffirmé" sa décision d’envoyer des troupes au Mali et décidé d’une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU. Toutefois les contours, les composantes et le mandat exact d’une éventuelle opération militaire dans l’immense Nord malien ne sont toujours pas déterminés.

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