Al Mada, Saham, Accor… Les plus gros deals au Maroc en 2023
Malgré un contexte économique globalement difficile, certains groupes marocains ont réalisé des opérations d’envergure au Maroc, en Europe et en Afrique subsaharienne. Tour d’horizon.
BILAN ÉCO – Comme 2022 avec les deals d’Akwa, Holmarcom, Diana Holding ou encore Managem, l’année 2023 a été ponctuée de transactions réalisées par des groupes marocains de premier plan.
Majorel-Teleperformance, un deal de 3 milliards d’euros
Menée dans la plus grande discrétion, l’acquisition de Majorel par le français Teleperformance a été annoncée en avril avant d’être concrétisée en octobre. Une transaction qui a permis à l’allemand Bertelsmann et au groupe Saham, de l’homme d’affaires marocain Moulay Hafid Elalamy, qui détenaient jusqu’alors 79 % de Majorel, d’empocher 3 milliards d’euros en cash et en titres.
Un « mégadeal » qui a permis à Bertelsmann et Saham de devenir « le premier actionnaire du numéro 1 mondial de la relation client », s’était félicité auprès de Jeune Afrique une source proche de Majorel. « À l’issue de l’opération, grâce aux capacités complémentaires de nos deux groupes, les clients bénéficieront d’une force de frappe unifiée, de premier plan et de haute qualité opérant sur tous les marchés clés dans le monde : les Amériques, l’Europe, l’Inde, l’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique », a déclaré le PDG de Teleperformance, Daniel Julien.
Al Mada à l’assaut du marché ouest-africain de l’agroalimentaire
À peine créé, le nouveau-né du holding royal Al Mada, Teralys, a réalisé en juillet une opération d’envergure : l’acquisition du champion ouest-africain de l’agroalimentaire Patisen. Objectif de l’opération : « investir à long terme dans des projets structurants pour l’agro-industrie dans le but d’accroître la valeur ajoutée de ce secteur sur le continent et d’augmenter l’intégration industrielle régionale », a indiqué Al Mada dans un communiqué.
Et de poursuivre : « Dans un marché en croissance et avec des habitudes de consommation en constante évolution, l’arrivée de Teralys au capital de Patisen lui permettra de consolider sa position de leader sénégalais et panafricain et d’accélérer son développement en tant que plateforme régionale, grâce à l’intensification du lancement de nouveaux produits et à une expansion géographique ciblée dans les marchés offrant le plus grand potentiel de croissance. »
Accor-Risma, une opération menée discrètement par Adil Douiri
L’annonce avait pris de court le landerneau touristique. En juin, le géant hôtelier français a annoncé la cession de sa participation de 33 % dans le capital de Risma, qui revendique la position de premier opérateur hôtelier coté au Maroc.
« En réorganisant capitalistiquement sa présence au Maroc, le groupe poursuit la simplification de ses participations minoritaires, déjà engagée avec la cession des titres Orbis (Pologne) en 2020 et H World Group (Chine) en 2023 », expliquait Accor dans un communiqué, précisant renforcer « ses moyens pour accélérer, au travers d’AGM [Accor Gestion Maroc], le développement du groupe au Maroc et continuer à jouer un rôle majeur au service de la promotion et du rayonnement de cette destination dans le monde ».
Cette cession a été réalisée au profit de Mutris, une entreprise créée spécialement à cet effet par le patron de Mutandis, Adil Douiri. Comme révélé par Jeune Afrique, cette structure, dont le siège est le même que celui de Mutandis, a quatre actionnaires commanditaires : Adil Douiri ainsi que Souad Benbachir Hassani, Mohamed Younes Benjelloun et Driss Benchaffai, tous trois directeurs généraux de la banque CFG Bank, elle-même actionnaire minoritaire de Risma.
« La société est constituée d’une dizaine d’actionnaires, personnes physiques et morales », répondait à Jeune Afrique Adil Douiri, sans toutefois fournir l’identité des actionnaires. « Ce sont des familles clientes de CFG Bank, des family offices », s’est-il contenté de nous préciser.
Au sein du Cosumar, Wilmar cède la place à Sucden
Le 29 juillet, le géant singapourien Wilmar a annoncé la cession de l’intégralité de sa participation (30,05 %) au sein du groupe sucrier marocain Cosumar. Cette cession a été réalisée au profit du français Sucden (à hauteur de 10 %) et de certains investisseurs institutionnels marocains : la Mamda (5,21 %), MCMA (6,14 %), CIMR (3 %) et RCAR (2,92 %).
« Au-delà de son importance sur le plan économique et social, cette opération revêt un caractère stratégique en ce qu’elle vise à préserver la valeur ajoutée à l’échelle nationale, sécuriser la chaîne d’approvisionnement de la filière sucrière et renforcer la stratégie de développement au Maroc et à l’international dans ce domaine, contribuant ainsi à la protection de la souveraineté alimentaire du Royaume », précisait le groupe marocain dans un communiqué.
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