Au Burundi, Évariste Ndayishimiye appelle à « lapider » les homosexuels

Le président burundais s’est livré ce 29 décembre à une virulente diatribe contre les couples gay, qui auraient, selon lui, « choisi le diable ».

Selon le président Évariste Ndayishimiye (ici au Sommet pour le climat en Afrique, à Nairobi, le 5 septembre 2023), les homosexuels attirent la « malédiction » divine. © Andrew Kasuku / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP)

Selon le président Évariste Ndayishimiye (ici au Sommet pour le climat en Afrique, à Nairobi, le 5 septembre 2023), les homosexuels attirent la « malédiction » divine. © Andrew Kasuku / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP)

Publié le 29 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’État du Burundi, où les relations entre personnes de même sexe sont sanctionnées de peines allant jusqu’à deux ans de prison, s’exprimait lors d’une conférence publique dans la province de Cankuzo retransmise à la radio et à télévision, répondant aux questions de la presse et de la population.

« Vous m’avez posé une question sur cette pratique abominable qui fait qu’un homme se marie avec un autre homme et une femme avec une autre femme », a-t-il déclaré, avant d’évoquer la Bible.

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« Je vous dis la vérité, si vous voulez attirer la malédiction sur un pays, il faut laisser les gens de même sexe se marier. Vous vous souvenez de ce qui est arrivé à Sodome et Gomorrhe ? Dieu en est arrivé alors à dire : “Je regrette d’avoir créé l’homme” », a-t-il ajouté.

Traiter les homosexuels « en parias »

« Personnellement, je pense que, si on voit ce genre d’individus au Burundi, on devrait les mettre dans un stade et les lapider avec des pierres. Et ce ne serait pas un péché pour ceux qui le feront ! », a estimé Évariste Ndayishimiye, qui avait déjà appelé cette année à « bannir » les homosexuels et à les « traiter en parias ».

Il s’en est également pris aux pays occidentaux, qui affichent régulièrement leur opposition aux violations des droits de la communauté LGBTQ+.

En Ouganda, autre pays d’Afrique de l’Est, une loi votée en mai par le parlement réprimant sévèrement les pratiques homosexuelles et la « promotion de l’homosexualité » a suscité de vives condamnations occidentales et des sanctions des États-Unis.

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« Vous avez dit que les pays occidentaux tentent de forcer les petits pays pour qu’ils adoptent cette pratique, et qu’ils ne recevront aucune aide s’ils ne s’y conforment pas. Qu’ils gardent leur aide, qu’ils la gardent ! », a lancé le président burundais.

« Celui qui a choisi le diable, qu’il aille vivre dans ces pays. D’ailleurs, je crois que ceux qui s’exilent dans ces pays y vont pour adopter ces pratiques […] Qu’ils ne reviennent plus ! », a-t-il également déclaré.

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En mars, vingt-quatre personnes avaient été accusées de « pratiques homosexuelles ou incitation aux pratiques homosexuelles » et écrouées. Sept d’entre elles ont été condamnées, cinq à deux ans de prison ferme et deux autres à un an de prison.

(Avec AFP)

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