Au Burkina, des « dizaines » de morts dans plusieurs attaques
En une semaine, au moins quatre assauts jihadistes ont visé des détachements militaires. Dans son discours de fin d’année, le président de transition Ibrahim Traoré a annoncé la création d’une « brigade spéciale d’intervention rapide ».
Des dizaines de soldats et civils ont été tués en une semaine au Burkina Faso lors d’au moins quatre attaques de jihadistes contre des détachements militaires dans le nord du pays. Deux attaques ont eu lieu le 24 décembre et deux autres le 30 décembre.
Ce jour, « un important groupe de terroristes lourdement armé a attaqué le camp militaire de Nouna (nord-ouest). Plusieurs victimes ont été enregistrées », militaires et civiles, a indiqué à l’AFP une source locale. Une source sécuritaire a confirmé « l’attaque contre la caserne (qui) a été repoussée ». « Une autre attaque a visé quasi au même moment un autre détachement dans le nord », selon cette même source qui assure que « cet assaut a également été maîtrisé ».
Des détachements militaires ont également été la cible de deux autres attaques le 24 décembre. La première a eu lieu à Sollé (nord) et « plusieurs victimes ont été enregistrées côté ami ». « La bravoure et la riposte des éléments a permis de repousser les assaillants » a affirmé cette source, précisant que les jihadistes « ont été traqués lors de leur repli et frappés par les vecteurs aériens ».
L’attaque avait été revendiquée plus tôt cette semaine par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM selon son acronyme arabe), alliance jihadiste liée à Al-Qaïda, qui avait affirmé avoir tué « environ 60 soldats ».
« Amplifier la lutte »
Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso communique rarement des bilans officiels sur les attaques de jihadistes présumés.
Lors de son discours du Nouvel An, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré a assuré qu’en 2024, « nous allons poursuivre les efforts de reconquête du territoire et amplifier la lutte », en annonçant la création d’une « brigade spéciale d’intervention rapide ».
Le Niger et le Mali voisins, deux pays également gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023, sont confrontés à ces mêmes violences récurrentes. Onze villageois ont été tués le 29 décembre dans l’ouest du Niger, près de la frontière du Burkina, selon les autorités nigériennes.
Les trois pays ont fait alliance pour combattre ensemble le jihadisme et faire front commun dans leur entreprise de restauration de la souveraineté.
« Dégradation sécuritaire »
Le 30 décembre, la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’est alarmée de « la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso », pays qu’elle a suspendu de ses institutions, tout comme le Mali et le Niger. Elle a également demandé « la libération immédiate » de personnalités politiques et de la société civile interpellées ces dernières semaines à Ouagadougou, estimant que ces arrestations étaient destinées « à réprimer toute liberté d’expression » dans le pays.
Le 24 décembre, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouédraogo a été enlevé par des individus disant appartenir à la police, selon son parti qui n’a plus eu de nouvelles depuis. Plusieurs cas d’enlèvements ont également été rapportés ces derniers mois par des sources locales à Ouagadougou, dont celui de Daouda Diallo, défenseur des droits humains, début décembre.
(Avec AFP)
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