Nigeria : un avion de ligne s’écrase sur Lagos avec 153 personnes à bord

Le chaos régnait dimanche soir dans un quartier populaire de Lagos, la grande métropole économique du Nigeria, où un avion de ligne avec 153 personnes à bord, présumées toutes mortes, a heurté de plein fouet un immeuble de deux étages avant de s’embraser.

Une vue de Lagos. © Derrick Ceyrac/AFP/Archives

Une vue de Lagos. © Derrick Ceyrac/AFP/Archives

Publié le 3 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 04/06 à 8H00.

Des milliers de curieux avaient partiellement bloqué les accès au site du crash, empêchant les équipes de secours d’arriver sur place et contraignant les militaires à employer la manière forte, avec des gourdins en caoutchouc et des jets de planches sur la foule.

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Les 153 personnes à bord de l’appareil, un Boeing MD83 de Dana Air, étaient toutes présumées mortes alors que d’autres ont certainement succombé à terre dans le chaos qui a suivi, tandis qu’étaient rapportées des scènes de pillage dans le quartier déshérité d’Iju, à proximité de l’aéroport international dans le nord de la ville, l’une des plus grandes agglomérations du continent africain avec près de 15 millions d’habitants.

Pillages

Les militaires qui tentaient de contenir la foule ont reçu des jets de pierres et un hélicoptère s’efforçant d’atterrir a ajouté au chaos. Seuls quelques véhicules de secours ont réussi à atteindre les lieux de la catastrophe après avoir réussi à se frayer un passage.

Les pillages ont débuté immédiatement après le crash, a déclaré à l’AFP Tunji Malomo, qui a indiqué avoir tout de suite fermé son bar quand il a appris les nouvelles du crash.

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"C’est une zone très peuplée", a déclaré Martin Ajebayo, 38, qui a été également témoin du chaos. "Des gens vivent ici", a-t-il dit en montrant l’immeuble frappé par l’avion. "Personne ne peut sauver" les passagers s’il reste des survivants, a estimé Gift Onibo, 23 ans.

Selon des habitants interrogés par l’AFP, l’avion, volant à très basse altitude dans un bruit assourdissant de réacteur, a d’abord percuté un immeuble de deux étages.

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L’appareil "a volé très bas (…) dans un vacarme infernal, avant de s’écraser sur une zone d’habitation (…). Il s’est ensuite embrasé", a raconté un témoin.

Un autre habitant, Tunji Dawodu, a indiqué qu’il "venait de sortir de l’église vers 15H30 quand il a entendu un bruit très fort. J’ai pensé que c’était une explosion", a-t-il dit. "Ensuite une grande flamme s’est élevée de l’immeuble contre lequel l’avion s’est écrasé", a-t-il ajouté.

Témoignages contradictoires

Selon les témoignages contradictoires d’autres habitants, l’avion a piqué du nez. De nombreux débris, parmi lesquels une aile détachée de la carlingue, étaient visibles sur les lieux de la catastrophe, où avaient convergé secouristes, policiers et des centaines de badauds.

La queue blanche de l’appareil, arrachée du reste de la carlingue, était visible au milieu des décombres en feu, à côté d’un réacteur métallique déchiqueté.

"J’ai vu comment l’avion se rapprochait de plus en plus du sol", a noté Gift Onibo, 23 ans. "L’avion tanguait, tanguait", a déclaré de son côté Yusuf Babatunde, 26 ans, témoin de la scène. "Le pilote tentait de garder le contrôle de l’appareil, puis il s’est écrasé. Il y a eu un immense incendie ", a-t-il ajouté.

Le président nigérian Goodluck Jonathan a décrété trois jours de deuil national, et ordonné "une enquête la plus complète possible" sur l’accident, selon la présidence.

Aucun bilan précis n’était disponible dimanche soir, et les causes du crash de l’appareil n’étaient pas encore connues.

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