Alassane Ouattara, Paul Biya, Macky Sall… Leurs vœux très économiques pour 2024

Développement des infrastructures, rationalisation des dépenses publiques, réhabilitation de grands projets déjà lancés, les chefs d’État Macky Sall (Sénégal), Paul Biya (Cameroun) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) n’ont pas manqué de détailler leurs engagements économiques à l’occasion de leurs vœux télévisés.

• Le Sénégal en orbite

Dans son discours de fin d’année, empreint d’une importance particulière, car annonçant la transition présidentielle d’avril 2024 au terme de laquelle il passera le flambeau à son successeur, le président sénégalais, Macky Sall, s’est démarqué en annonçant une avancée spectaculaire : le lancement imminent d’un satellite entièrement conçu et fabriqué au Sénégal.

Ce projet, nommé Gaindesat et financé à hauteur de 1,5 million d’euros, est une initiative du ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur réalisée en étroite collaboration avec le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM).

Le contrôle et la gestion du satellite seront assurés par le tout nouveau centre de contrôle spatial du Sénégal, en synergie avec le Centre national d’études spatiales de France (CNES) et Ariane Group. La mise en orbite de ce satellite est prévue pour le premier trimestre de 2024.

• Le Cameroun sabre ses subventions au pétrole

Du côté du Cameroun, l’adresse du président Paul Biya a été marquée par l’annonce d’une baisse planifiée des subventions, une décision prise dans le contexte d’une pression financière croissante exercée par les subventions pétrolières sur le budget national.

Cette initiative intervient après une légère augmentation des prix des carburants décidée en 2023, qui a eu pour conséquence de réduire les subventions de plus de 1 000 milliards de F CFA (1,53 milliard d’euros) en 2022 à environ 640 milliards de F CFA en 2023.

En dépit de ce choix, le président a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre, veillant à ce que de futures diminutions n’affectent pas significativement le pouvoir d’achat des ménages. Dans le cadre de cette stratégie, l’accélération de la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara) a été ordonnée, visant à renforcer le secteur pétrolier.

En parallèle, Paul Biya a partagé des nouvelles optimistes sur la santé économique du Cameroun, qui a connu en 2023 une croissance de 3,9 %, attribuée à la vigueur du secteur non pétrolier et à une gestion efficace de l’inflation, stabilisée à 6,7 %. Le chef de l’État a également évoqué des progrès significatifs dans les infrastructures, notamment l’achèvement du projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et des projets analogues à Douala.

• En Côte d’Ivoire, focus sur les infrastructures

Malgré les turbulences économiques mondiales, marquées par l’inflation, un resserrement monétaire et des instabilités à l’échelle régionale et internationale, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré tabler sur une croissance économique prometteuse de 7 % pour 2024.

Un point saillant de son discours a été l’annonce du lancement et de l’avancement de projets d’infrastructures majeurs, destinés à transformer radicalement la mobilité urbaine et le développement régional.

Ces initiatives incluent la construction de l’échangeur du rond-point Akwaba à Abidjan et de cinq échangeurs sur le boulevard Germain-Coffi-Gadeau, ainsi que la mise en place d’un réseau de bus de transit rapide (BTR) dans la capitale économique, conçu pour fournir une solution de transport efficace et rapide. Et c’est sans oublier la mise en service de plusieurs tronçons de l’autoroute du Nord, des autoroutes de sortie Est et Ouest, ainsi que des quatrième et cinquième ponts d’Abidjan, destinés à améliorer les liaisons routières et à renforcer le tourisme.

En outre, dans le Grand-Ouest, les travaux de bitumage des axes Man-Kouibly et Guiglo-Taï sont également annoncés pour 2024. Mais le projet phare est sans doute le métro d’Abidjan, dont le financement est désormais assuré : les premiers décaissements sont prévus pour janvier 2024.