Somalie: les troupes kényanes officiellement intégrées à la force de l’UA

Les troupes kényanes qui interviennent en Somalie depuis octobre 2011 ont officiellement été intégrées samedi dans l’Amisom, force de l’Union africaine (UA) dans le pays, lors d’une cérémonie dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, où siège l’UA.

Des soldats de la force de l’Amisom, sur la route entre Afgoye et Baidoa, le 25 mai 2012. © AFP

Des soldats de la force de l’Amisom, sur la route entre Afgoye et Baidoa, le 25 mai 2012. © AFP

Publié le 2 juin 2012 Lecture : 3 minutes.

Les troupes kényanes qui interviennent en Somalie depuis octobre 2011 ont officiellement été intégrées samedi dans l’Amisom, force de l’Union africaine (UA) dans le pays, lors d’une cérémonie dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, où siège l’UA. Les effectifs concernés n’ont pas pu être précisés de source officielle. Selon des sources officieuses entre 4 et 5.000 kenyans viendraient grossir les rangs des 11.000 soldats de l’Amisom, essentiellement des burundais et des ougandais.

"Nous concluons le processus établissant un cadre formel, légal, pour l’intégration des forces de défense kényanes à l’Amisom," a déclaré le ministre kényan de la Défense, Yusuf Haji, lors de la signature de l’accord finalisant l’intégration des soldats kényans à l’Amisom. Le commissaire de l’UA en charge de la Paix et la Sécurité, Ramtane Lamamra, a salué un développement qui, selon lui, permettra de défaire plus vite les rebelles islamistes somaliens shebab, que l’Amisom combat aux côtés des autorités de transition somaliennes.

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L’armée kényane a pénétré dans le sud somalien en octobre, pour elle aussi en chasser les insurgés islamistes, que Nairobi accusait d’attaques et enlèvements sur son territoire. L’intégration des Kényans dans l’Amisom avait été décidée en décembre, mais elle devait encore être formellement scellée. Difficile d’obtenir une évaluation précise du nombre de Kényans qui officiellement passent sous le drapeau de l’Amisom. Certains évoquent toutefois entre 4.000 et 5.000 hommes, qui s’ajouteraient aux quelque 11.000 soldats, essentiellement burundais et ougandais, qui composent déjà l’Amisom.

La signature de l’accord intervient alors que les troupes kényanes ont pris cette semaine la ville d’Afmadow, verrou sur la route de Kismayo, dernier grand bastion shebab dans la région que les Kényans espèrent faire tomber d’ici à août, quand les autorités de transition somaliennes seront en théorie remplacées. "Nous ne sommes plus loin de Kismayo, mais nous ne pouvons pas dire quand nous prendrons (le port)," a indiqué samedi le ministre kényan de la Défense.

La confiance du Kenya

Les shebab "sont diminués et leur structure de commandement a été détruite sur le terrain, mais on ne peut jamais exclure que certains shebab restent ici et là," a poursuivi le responsable. "Mais nous sommes très confiants dans le fait qu’au bout du compte, l’Amisom mettra un terme à la guerre en Somalie". Les shebab, récemment intégrés à Al-Qaïda, contrôlent encore de larges parties du centre et du sud somaliens. Mais ils subissent une pression militaire croissante, pris dans l’étau d’une offensive régionale, depuis que les armées kényane, puis éthiopienne, se sont lancées à leur poursuite fin 2011.

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Les shebab, contraints à quitter la capitale Mogadiscio en août 2011 et encore un autre bastion, celui d’Afgoye, plus récemment, affirment eux ne pas faiblir, mais changer de tactique. L’ambassadrice du Kénya en Somalie, Monica Juma, a de son côté demandé samedi le soutien de la communauté internationale. "La question concerne la communauté internationale, pas seulement l’Amisom ou les pays voisins," a-t-elle estimé.

Vendredi s’est d’ailleurs achevée en Turquie une conférence internationale sur la Somalie. A cette occasion, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé à prévenir un "vide de pouvoir que pourraient exploiter les seigneurs de guerre" somaliens après la période de transition en août. La Somalie est sans gouvernement effectif, en état de guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991. Clans, milices, seigneurs de guerre, groupes islamistes ou encore pirates luttent depuis pour le contrôle de plus ou moins grandes parties du territoire.

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