Le Hezbollah menace d’une « riposte » après la mort du numéro deux du Hamas
Saleh al-Arouri a été tué dans une frappe attribuée à Israël près de Beyrouth, ravivant les craintes d’une extension du conflit entre le Hamas et Israël.
Exilé au Liban depuis plusieurs années, Saleh al-Arouri a été tué dans une frappe imputée à l’armée israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien, selon deux responsables libanais de la sécurité.
Selon le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui a fustigé un « acte terroriste » et assuré que le mouvement ne serait « jamais vaincu », Samir Fandi et Azzam al-Aqraa, deux chefs de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, ont aussi été tués dans la frappe, comme quatre autres cadres du mouvement, Mahmoud Zaki Chahine, Mohammad Bashasha, Mohammad al-Raïs et Ahmad Hammoud
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué « ne pas commenter les informations des médias étrangers ». Son porte-parole, Daniel Hagari, sans évoquer directement la frappe qui a tué Salah al-Arouri, a affirmé dans la soirée qu’elle était prête à faire face à « tout scénario », alors que la mort du dirigeant du Hamas au Liban a ravivé les craintes d’un embrasement régional.
« Crime israélien »
Le 2 janvier, le Hezbollah libanais, qui soutient le Hamas, a assuré que « l’assassinat » de Saleh al-Arouri ne « restera[it] pas sans riposte ou impuni », le Premier ministre libanais dénonçant aussi un « nouveau crime israélien [qui] vise à entraîner le Liban dans une nouvelles phase de confrontation » avec Israël.
Même son de cloche du côté du Premier ministre de l’Autorité palestinienne, qui a mis en garde « contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler », et du Jihad islamique, un autre groupe armé de Gaza, qui a dénoncé une « tentative de l’ennemi sioniste […] d’entraîner toute la région dans la guerre ».
Depuis le début de la guerre contre le Hamas, la frontière israélo-libanaise est déjà le théâtre quasi-quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah mais jamais une frappe n’avait touché les abords de la capitale libanaise depuis le début de la guerre. Jamais non plus un dirigeant aussi haut placé du Hamas que Saleh al-Arouri n’avait été tué depuis le début du conflit, qui a vu l’armée israélienne annoncer plusieurs fois qu’elle avait réussi à éliminer des responsables du mouvement dans la bande de Gaza.
« Tout au long de l’année »
De nombreux Palestiniens se sont rassemblés après l’annonce de la mort de Saleh al-Arouri dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les heurts avec l’armée et les colons israéliens se sont multipliés depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël.
Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu’il s’exile. Sa maison, vide, avait été détruite à l’explosif par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, selon des témoins.
Sur le terrain à Gaza, l’armée israélienne poursuit sans relâche ses opérations au sol et ses bombardements. Malgré les demandes pressantes de cessez-le-feu de la communauté internationale, l’armée se prépare à des « combats prolongés », qui devraient durer « tout au long de l’année », a prévenu son porte-parole, Daniel Hagari. « L’idée que nous pourrions nous arrêter bientôt est erronée. Sans une victoire claire, nous ne pourrons pas vivre au Proche-Orient », a renchéri le ministre de la Défense, Yoav Gallant.
(Avec AFP)
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