RDC : les humanitaires inquiets du regain de violences contre les civils dans l’Est
Les agences onusiennes et ONG chargées de la protection des civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’inquiètent du regain de violences contre les populations devenues des « cibles » lors des affrontements armés ces dernières semaines dans cette région.
Les agences onusiennes et ONG chargées de la protection des civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’inquiètent du regain de violences contre les populations devenues des "cibles" lors des affrontements armés ces dernières semaines dans cette région.
Les affrontements depuis mai entre l’armée et des mutins et le regain d’activité depuis avril des groupes armés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu "ont clairement marqué une dégradation de la protection des civils", sinquiète Alain Homsy, de l’ONG Norwegian refugee council (NRC), dans un communiqué publié vendredi par le groupe de protection qui compte une quarantaine d’agences de l’ONU et d’ONG.
"Les villages font constamment l’objet de nouvelles incursions et de nombreuses personnes, y compris des femmes et des enfants, sont victimes de meurtres, violences et pillages", indique le communiqué. Les agences et ONG notent aussi "une augmentation des cas de recrutement d’enfants par les groupes armés, ainsi que de nombreux cas de violences sexuelles par des éléments des groupes armés et de l’armée congolaise".
Le communiqué cite les cas "les plus graves", dont "le massacre" d’au moins 65 personnes début mai dans deux villages du Sud-Kivu, attribué par l’ONU à des rebelles présumés des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui accusaient les populations de collaborer avec une milice locale. Entre le 27 avril et le 20 mai, "39 cas de violences sexuelles contre des femmes" ont été rapportés dans le Nord-Kivu, "tous attribués à des hommes en armes", selon le texte.
Au moins 100 000 déplacés
Uniquement dans le Nord-Kivu, au moins 100.000 personnes ont été forcées à fuir ces violences. A ces déplacés s’ajoutent environ 10.000 personnes qui se sont réfugiées au Rwanda et 11.000 en Ouganda. Là où elles ont fui "pour trouver la sécurité", elles "sont toujours confrontées au travail forcé, aux extorsions, aux pillages et aux pressions par les groupes armés pour retourner dans leurs zones d’origine", dénonce le texte.
Il est "impératif que tous les acteurs armés mettent fin aux exactions commises (…) contre les populations civiles, mais aussi qu’ils permettent un accès humanitaire" pour protéger et assister les civils, a déclaré Stefano Severe, représentant régional du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui coordonne le groupe de protection.
Depuis début avril, des soldats et officiers issus de l’ex-rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée début 2009 dans l’armée congolaise après un accord de paix, ont fait défection et s’affrontent depuis un mois aux forces loyalistes dans une partie du parc des Virunga (est du Nord-Kivu). Ils réclament la pleine application de l’accord de 2009.
Un calme relatif est toutefois observé depuis quelques jours dans cette zone frontalière du Rwanda et de l’Ouganda. Pour mater la mutinerie, le président Joseph Kabila a suspendu mi-avril les opérations en cours depuis 2009 contre les milices locales et les FDLR, lesquelles ont profité du vide pour gagner du terrain et commettre des exactions contre les populations.
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