Blinken au Moyen-Orient pour éviter l’embrasement régional

Le chef de la diplomatie américaine espère empêcher une expansion de la guerre à Gaza après l’élimination au Liban du numéro deux du Hamas et l’attentat en Iran.

Dans la banlieue sud de Beyrouth le 3 janvier 2024, des partisans brandissent des drapeaux du Hezbollah lors des commémorations de l’anniversaire de l’assassinat du haut commandant iranien Qassem Soleimani. © ANWAR AMRO / AFP

Dans la banlieue sud de Beyrouth le 3 janvier 2024, des partisans brandissent des drapeaux du Hezbollah lors des commémorations de l’anniversaire de l’assassinat du haut commandant iranien Qassem Soleimani. © ANWAR AMRO / AFP

Publié le 4 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, entreprend une nouvelle navette diplomatique, la quatrième depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, avec une étape prévue en Israël. Aucun pays n’a « intérêt à une escalade », a déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine critiquée dans la région pour son soutien sans faille à Israël depuis le début des frappes sur Gaza.

Les craintes de voir la guerre embraser tout le Moyen-Orient se sont encore accrues depuis une frappe fatale au numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, et une double explosion qui a fait 95 morts en Iran.

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À Téhéran, des responsables ont accusé Israël d’être à l’origine de « l’assassinat » du haut responsable du Hamas et de « l’attentat » près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient dont l’Iran marquait le quatrième anniversaire de la mort.

« Réponse sévère »

Israël n’a pas commenté ces allégations. À Washington, un responsable a indiqué que la frappe contre Saleh al-Arouri était « israélienne » tandis que le département d’État a jugé « absurde » l’idée que les États-Unis ou Israël soient liés aux explosions en Iran. Le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis « une réponse sévère » aux explosions. Et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde Israël contre une nouvelle escalade après la mort de Saleh al-Arouri, qui doit être inhumé le 4 janvier dans le camp palestinien de Chatila, à Beyrouth.

« Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (…) mais si l’ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites, sans restrictions et sans frontières (…) Nous ne craignons pas la guerre « , a déclaré Hassan Nasrallah.

« Alerte maximale »

En Israël, le chef d’état-major de l’armée Herzi Halevi a indiqué que ses troupes étaient en état d’alerte à la frontière avec le Liban (nord), théâtre quasi-quotidien d’échanges de tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. « Nous sommes à un niveau très élevé de préparation dans le nord (…) Je crois que notre préparation est à son niveau maximal », a-t-il dit, en évoquant « des opportunités » pour « créer un changement significatif » dans la région.

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Depuis le 7 octobre, les tensions se multiplient aussi en Syrie et en Irak, où des bases américaines sont prises pour cible, mais également en mer Rouge, les rebelles houthis du Yémen mènent des attaques pour freiner le trafic maritime en « soutien » à Gaza.

D’ailleurs, 18 compagnies de transport maritime contournent désormais le continent africain pour éviter la mer Rouge, a indiqué mercredi l’Organisation maritime internationale (OMI) alors qu’une coalition menée par les Etats-Unis exhorte les Houthis à cesser « immédiatement leurs attaques » sans quoi ils en assumeront les « conséquences ».

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Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne poursuit ses raids aériens, notamment à Khan Younès (sud) et Deir al-Balah (centre), où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de morts. « Le Hamas dispose toujours d’importantes capacités à Gaza », a déclaré à Washington le porte-parole du conseil de sécurité nationale, John Kirby.

« Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques en Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes. Cela peut être fait, militairement. Son idéologie va-t-elle être éliminée ? Non. Et le groupe est-il susceptible d’être annihilé ? Probablement pas (…) », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)

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