Un journaliste d’Al Jazeera arrêté en Tunisie
Samir Sassi a été arrêté le 3 janvier au soir, sans que les motifs de l’interpellation soient, pour l’instant, connus. La chaîne qatarie a officiellement fermé ses locaux à Tunis en juillet 2021.
Le 3 janvier au soir, les forces de sécurité tunisiennes ont arrêté un journaliste du bureau local de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, a indiqué à l’AFP le directeur de ce bureau. « Notre collègue Samir Sassi a été arrêté après que les forces de sécurité ont perquisitionné son domicile et ont saisi son ordinateur, son téléphone et ceux de sa femme et de ses enfants », a expliqué Lotfi Hajji.
Le responsable a dit ne pas savoir où ce journaliste tunisien quinquagénaire a été emmené ni les motifs de son interpellation. « Les forces de sécurité n’ont pas communiqué ni à sa famille ni à lui-même les raisons de son arrestation, et les avocats cherchent à savoir où il est détenu », a-t-il ajouté.
Le bureau d’Al Jazeera, chaîne télévisée basée au Qatar, est officiellement fermé depuis le coup de force par lequel le président Kaïs Saïed s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Aucune explication officielle n’avait été fournie pour cette fermeture et les journalistes de la chaîne ont été autorisés à continuer de travailler.
Le 1er janvier, un autre journaliste tunisien Zied Heni a été placé sous mandat de dépôt en attente d’un procès prévu le 10 janvier. Il est accusé d’avoir porté « atteinte à la personne » de la ministre du Commerce, Kalthoum Ben Rejeb, lors d’une émission radio qu’il anime régulièrement. Heni est très connu depuis sa participation active à la Révolution qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011 et donné le coup d’envoi du Printemps arabe dans toute la région.
Inquiétudes internationales
Une vingtaine de journalistes font actuellement l’objet de poursuites en Tunisie, dont deux sont en détention. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a dénoncé cette semaine l’arrestation de Zied Heni effectuée en vertu du « décret 54 » qui punit d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans les personnes accusées de diffusion de « fausses nouvelles ».
Fin juin, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait fait part de « sa profonde inquiétude » face aux atteintes aux libertés en Tunisie, en particulier la liberté de la presse.
(Avec AFP)
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