Tunisie : des groupes salafistes « menacent les libertés » selon une ONG

Des groupes salafistes menacent les libertés en Tunisie, a estimé vendredi le président d’honneur de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’homme (Ltdh) l’avocat Mokhtar Trifi.

Le président d’honneur de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme, Mokhtar Trifi. © AFP

Le président d’honneur de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme, Mokhtar Trifi. © AFP

Publié le 26 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

"Des groupes salafistes qui veulent imposer un mode de vie précis menacent les libertés en Tunisie", a-t-il précisé à l’AFP lors de la célébration du 35ème anniversaire de la Ltdh, doyenne des organisations de défense des droits de l’homme en Afrique et dans le monde arabe.

La mouvance salafiste se partage entre les piétistes, qui ne se mêlent pas de politique, les politiques et les jihadistes, pour qui la violence est légitime pour imposer la religion.

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"Des groupes violents qui sont hors la loi propagent la terreur et agressent physiquement et moralement des femmes, des intellectuels, des journalistes, des créateurs, des syndicalistes, des politiciens ainsi que des militants des droits de l’Homme", a déploré de son côté Abdessatar Ben Moussa le président de la Ltdh.

Depuis les élections d’octobre 2011, les islamistes radicaux regroupés dans la nébuleuse salafiste se manifestent à tout bout de champ: dans les universités pour imposer le port du niqab devant les tribunaux pour fustiger une chaîne de télé accusée d’avoir diffusé un film blasphématoire et dans les manifestations.

M. Trifi qui a appelé à "l’application de la loi" sur ces salafistes, a ajouté que la pratique de la torture continue dans la nouvelle Tunisie.

A l’ouverture de la cérémonie, le président tunisien Moncef Marzouki qui a présidé la Ligue en 1989, a affirmé qu’"un régime démocratique n’empêche pas l’existence des abus, de la torture et de la corruption".

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Lutter contre la torture

La Tunisie s’est engagée début mai à mettre en place avant fin juillet un mécanisme de prévention de la torture, prévoyant notamment des visites régulières dans les lieux de détention et les postes de police, selon le ministère des droits de l’Homme.

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"La volonté politique de lutte contre la torture doit se traduire au plan juridique et se hisser au niveau constitutionnel afin qu’elle ne soit pas un simple slogan", avait déclaré le ministre des droits de l’Homme l’islamiste Samir Dilou.

Plusieurs cas de tortures ont été enregistrés dans des prisons ou commissariats après la révolution, selon des ONG de défense des droits de l’Homme.

La cérémonie de la Ltdh a réuni également des ONG tunisiennes et étrangères, des diplomates outre le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jafaar.

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