Mali et Guinée-Bissau : des ministres ouest-africains planchent à Abidjan

L’Afrique de l’Ouest cherchait samedi à Abidjan une issue à l’impasse politique au Mali et tentait d’accélérer la mise en place de la transition en Guinée-Bissau, deux pays secoués par des coups d’Etat militaires.

Le ministre des Affaires étrangères ivoirien, Daniel Kablan Duncan. © AFP

Le ministre des Affaires étrangères ivoirien, Daniel Kablan Duncan. © AFP

Publié le 19 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont entamé des travaux d’une journée, au lendemain d’une réunion centrée sur la réforme de l’organisation régionale. Vendredi, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, dont le pays préside actuellement la Cédéao, avait employé un ton très ferme à l’égard de l’ex-junte malienne, accusée d’être responsable de l’"impasse" dans le pays et de faire preuve de "défiance" envers ses voisins.

Les ex-putschistes qui ont renversé le 22 mars le régime d’Amadou Toumani Touré restent incontournables. Bien qu’ils aient officiellement rendu le pouvoir aux civils en vertu d’un accord-cadre conclu avec la Cédéao le 6 avril, ils bloquent la transition en s’opposant au maintien du président par intérim Dioncounda Traoré, investi le 12 avril, au-delà de 40 jours, soit le 22 mai.

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Après l’échec des dernières discussions, les ministres burkinabè Djibrill Bassolé et ivoirien Adama Bictogo, chevilles ouvrière de la médiation ouest-africaine, sont attendus de nouveau samedi à Bamako, selon une source proche de la médiation. Prévu par l’accord-cadre, un projet de loi accordant l’amnistie aux auteurs du coup d’Etat a été approuvé vendredi par l’Assemblée nationale. Pour les partisans comme les adversaires du putsch, c’est un pas vers la "stabilité" et la "paix". Les militaires restent toutefois largement au ban de la communauté internationale. Selon une source diplomatique malienne, un visa français demandé par le porte-parole de l’ex-junte militaire, le lieutenant Amadou Konaré, et son épouse leur a été refusé.

Force de la Cédéao à Bissau

Le défi le plus grave est cependant la partition du pays : le putsch a favorisé la chute de tout le nord du Mali aux mains de groupes armés, rebelles touareg et surtout islamistes, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, a ouvert des "consultations" avec les mouvements armés.

En Guinée-Bissau, pays à l’instabilité chronique devenu depuis plusieurs années une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe, une force militaire de la Cédéao a commencé cette semaine à se déployer pour sécuriser les organes de transition après le coup d’Etat du 12 avril. Cette force de 639 éléments doit remplacer la très controversée mission militaire angolaise (Missang) de 600 hommes présente depuis plus d’un an. Un processus de transition politique est en cours après l’installation d’un président et d’un Premier ministre intérimaires, Manuel Serifo Mhamadjo et Rui Duarte Barros, investi jeudi.

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Le nouveau Premier ministre doit désormais former un gouvernement de transition qui doit conduire à des élections générales d’ici un an. Mais l’ex-parti au pouvoir ne reconnaît pas les nouveaux maîtres de Bissau. Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé de son côté vendredi le retour immédiat à "l’ordre constitutionnel" et adopté à l’unanimité une interdiction de voyager contre cinq responsables du putsch, dont le puissant Antonio Indjaï, chef d’état-major de l’armée.

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