RDC : nouveaux affrontements entre les mutins et l’armée au Nord-Kivu

De nouveaux affrontements opposaient samedi matin l’armée congolaise aux mutins ex-rebelles regroupés dans le parc des Virunga au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de source militaire et auprès des mutins.

Un soldat des Forces armées de la RDC le 18 mai 2012 à Tchengerero, dans le nord. © AFP

Un soldat des Forces armées de la RDC le 18 mai 2012 à Tchengerero, dans le nord. © AFP

Publié le 19 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Selon une source militaire, les mutins ont attaqué vers 04H00 (02H00 GMT) les Forces armées de la RDC (FARDC) positionnées près de la localité de Jomba, dans le territoire de Rutshuru, située à environ une dizaine de kilomètres à l’ouest de la frontière avec l’Ouganda. "C’est l’armée gouvernementale qui a commencé à nous attaquer et nous la combattons maintenant", a de son côté déclaré à l’AFP le porte-parole des mutins, le lieutenant-colonel Vianney Kazarana. En milieu de matinée, les FARDC ont fait usage d’armes lourdes, selon la même source militaire.

Les mutins, qui ont commencé à faire défection début avril et sont traqués depuis fin avril par l’armée, se sont regroupés depuis une dizaine de jours à l’extrême nord-est d’une petite bande du Parc national des Virunga, frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Ils sont établis sur quelques collines, dont celle de Runyonyi où se trouve leur QG, qui ont été récemment bombardées par des hélicoptères de l’armée. "Nous gardons toujours nos positions", a affirmé le lieutenant-colonel Kazarana. Jomba, où les affrontements se déroulaient samedi, est située à environ 5 km de la lisière du Parc des Virunga, au nord des positions des dissidents.

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Afflux de réfugiés au Rwanda et en Ouganda

Estimés à plus de 300 selon les autorités, les dissidents sont des anciens membres de la rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l’armée après un accord de paix avec Kinshasa, le 23 mars 2009. Vendredi, le gouvernement les a appelés à rentrer dans le rang. Seuls les "initiateurs de la mutinerie et les criminels parmi eux" seront traduits devant la justice militaire, a déclaré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

Kinshasa accuse le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP qui a fait fait défection, d’être le meneur de la mutinerie. Selon M. Mende, le général s’est allié avec des milices locales et un colonel de la rébellion hutu-rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), active au Nord et au Sud-Kivu. Les FDLR avait démenti le 13 mai toute alliance avec le général.

Le lieutenant-colonel Kazarana se réclame lui du Mouvement du 23 mars (M23), crée par le colonel Sylvain Makenga -ex N.3 du CNDP- juste après avoir déserté début mai. Le M23 a toujours affirmé n’avoir aucun lien avec Ntaganda. Ce dernier est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement d’enfants soldats.

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Le regain de violences liées aux opérations contre les mutins a provoqué le déplacement de nombreux civils, dont plus de 8.200 se sont réfugiés au Rwanda depuis le 27 avril, et plus de 30.000 en Ouganda ce mois-ci, selon des chiffres communiqués mercredi respectivement par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), et les autorités ougandaises.

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