Au Maroc, la colère des enseignants persiste après la réforme de leur statut
Après trois mois de grève, ils étaient encore plusieurs milliers à manifester dans les rues de Rabat le 4 janvier. Les manifestants rejettent l’accord signé en fin d’année dernière entre le gouvernement et les principales centrales syndicales.
![Manifestation d’enseignants marocain, le 4 janvier 2024, à Rabat, au Maroc. © Abu Adem Muhammed / ANADOLU / Anadolu via AFP.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover,gravity=0.4133x0.5272/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2024/01/05/afpcom-20240104-partners-068-aa_04012024_1476926-highres-scaled.jpg)
Manifestation d’enseignants marocain, le 4 janvier 2024, à Rabat, au Maroc. © Abu Adem Muhammed / ANADOLU / Anadolu via AFP.
Des milliers d’enseignants ont manifesté le 4 janvier à Rabat pour réclamer notamment une réforme « équitable » de leur statut dans le secteur de l’éducation, perturbé depuis trois mois par des grèves.
« Dans l’unité et la solidarité, nous allons avoir gain de cause », ont scandé les manifestants en défilant de la principale artère du centre de la capitale jusqu’au siège du ministère de l’Éducation nationale.
Selon des chiffres du ministère, 50 000 enseignants sur 280 000 ont observé une grève de deux jours les 3 et 4 janvier, rejetant un accord trouvé entre le gouvernement et les principales centrales syndicales du secteur autour du statut des enseignants, à l’origine de la crise en octobre.
« L’accord a été signé par des syndicats qui ne nous représentent pas »
L’exécutif s’est engagé à la fin de décembre 2023 à accorder « la qualité de fonctionnaire public à l’ensemble des travailleurs du secteur de l’éducation », répondant donc à la revendication phare de 140 000 enseignants dits contractuels du secteur public recrutés depuis 2016, selon un communiqué officiel. Le gouvernement a également annoncé une augmentation de 1 500 dirhams (près de 140 euros) pour tous les enseignants dont le salaire moyen est de 5 000 dirhams (environ 463 euros).
Mais la Coordination nationale du secteur de l’éducation, un regroupement informel de plusieurs groupes catégoriels, a rejeté l’accord. « Le gouvernement cherche seulement à absorber la colère des enseignants. Nous n’adhérons pas à cet accord, car il a été signé par des syndicats qui ne nous représentent pas », a expliqué Rabie El Gourii, membre de la Coordination. « On veut une réforme équitable pour les enseignants », a-t-il poursuivi.
Les grèves perturbent depuis octobre la scolarité des 7 millions d’élèves du secteur public, soit 87 % des apprenants marocains, selon les chiffres du ministère de l’Éducation. Un mouvement de grève similaire avait été enclenché en 2019 par les enseignants dits contractuels (recrutés à travers des contrats avec les Académies régionales) qui revendiquaient le statut de fonctionnaire public.
(avec AFP)
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