Législatives en Algérie : un parti radical islamiste menace d’une révolution

Le président fondateur du parti radical islamiste Front de la Justice et du Développement (FJD), Abdallah Djaballah, a dénoncé dimanche auprès de l’AFP le scrutin législatif du 10 mai en Algérie, qui a laminé les islamistes, et il a menacé le pays d’une révolution.

Le président fondateur du FJD Abdallah Djaballah, le 22 avril 2012 à Bilda. © AFP

Le président fondateur du FJD Abdallah Djaballah, le 22 avril 2012 à Bilda. © AFP

Publié le 13 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Le président fondateur du parti radical islamiste Front de la Justice et du Développement (FJD), Abdallah Djaballah, a dénoncé dimanche auprès de l’AFP le scrutin législatif du 10 mai en Algérie, qui a laminé les islamistes, et il a menacé le pays d’une révolution. "Nous ne reconnaissons pas ces résultats, a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique. Ils "ont fermé la porte du changement par les urnes et il ne reste à ceux qui croient au changement que le choix tunisien", a-t-il dit.

Ce parti a obtenu sept députés (59 pour l’ensemble islamiste) sur 462 sièges à la nouvelle assemblée nationale. Le précédent parlement de 389 sièges comptait 59 députés islamistes de plusieurs partis. Les résultats annoncés placent le Front de Libération Nationale (FLN, présidentiel) en tête avec 220 sièges, presque la majorité absolue. Avec son allié le Rassemblement national démocratique qui a remporté 68 sièges, ils totalisent 288 sièges, soit plus que la majorité absolue.

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"Le dernier sondage réalisé par le pouvoir après la fin de la campagne électorale -nous avons les documents en notre possession-, nous créditait de 65 sièges", a affirmé Abdallah Djaballah. Aucun sondage n’est jamais rendu public avant les élections. "On peut avoir une marge d’erreur de 3%, 10%, 20% mais pas de la sorte", a martelé le chef du FJD, agréé en 2012.

"Une mascarade"

"Ces élections sont une mascarade" et "constituent une agression contre la volonté du peuple", a encore affirmé M. Djaballah, deux fois candidat malheureux à la présidentielle en 1999 et 2004 contre Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 12 ans. Ce scrutin "créée une situation d’insécurité et d’instabilité", a ajouté le dirigeant de ce parti, agréé en 2012. Il avait auparavant fondé deux partis Al-Islah (Réforme) et Ennahda (Renaissance), dont il a été ensuite expulsé, et qui ont obtenu des sièges dans le nouveau parlement. "Nous sommes en pourparlers avec les différents partis qui refusent ces élections pour prendre une position commune", a-t-il affirmé.

Plusieurs autres partis ont contesté le résultat, dont les islamistes de l’Alliance de l’Algérie Verte et le Front du Changement (FC), fondé par un dissident du MSP, l’ancien ministre de l’Industrie Abdelmadjid Menasra. "Si ces partis décident de se retirer du parlement, le FJD sera à leur tête", a encore annoncé le militant islamiste âgé de 56 ans.

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Le Conseil constitutionnel doit encore valider les résultats du scrutin. "Tôt ou tard le choix sera tunisien", a-t-il encore déclaré, en référence à la révolution qui a renversé le 14 janvier 2011 le président Zine el-Abidine Ben Ali et donné le coup d’envoi du Printemps arabe.

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