Au Nigeria, Aliko Dangote embarqué à son tour dans le scandale de la Banque centrale

La Commission des délits économiques et financiers (EFCC) veut passer au crible les comptes du tycoon nigérian dans le cadre d’une enquête sur des opérations de change douteuses.

Aliko Dangote, au Nigeria, le 29 septembre 2022. © Adam Abu-bashal / Anadolu Agency via AFP

Aliko Dangote, au Nigeria, le 29 septembre 2022. © Adam Abu-bashal / Anadolu Agency via AFP

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Publié le 5 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Plus grand conglomérat industriel au Nigeria, le groupe Dangote a reçu, ce 4 janvier, la visite des enquêteurs de la Commission des délits économiques et financiers (EFCC). L’agence anti-corruption soupçonne le magnat nigérian d’avoir participé à des délits financiers sous l’ère Godwin Emefiele, ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria entre 2014 et 2023 qui fait lui-même l’objet d’une enquête pour corruption.

La perquisition des bureaux du groupe à Lagos s’inscrit, en effet, dans le cadre des investigations menées par les agents de l’EFCC sur les allocations préférentielles de devises étrangères effectuées par l’ancien gardien du Trésor des Nigérians. Actif dans l’industrie du ciment, des engrais, du sucre et prochainement des hydrocarbures, Aliko Dangote n’est pas l’unique cible de l’EFCC.

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52 sociétés en ligne de mire

L’organisme nigérian de lutte contre la corruption vise, au total, 52 entreprises nigérianes, dont BUA, le concurrent direct de Dangote Cement. D’ailleurs, le groupe dirigé par Abdul Samad Rabiu a accusé, en novembre dernier, Aliko Dangote et sa holding d’avoir bénéficié d’opérations de change illégales. Des accusations réfutées par le géant panafricain des matériaux de construction.

Selon les reproches de l’EFCC, ces sociétés auraient bénéficié de taux de change préférentiels pour acheter des dollars à prix réduit afin de pouvoir importer les matières premières et poursuivre leurs activités. En effet, jusqu’en juin 2023, date de l’éviction de Godwin Emefiele par le président nigérian Bola Tinubu, la Banque centrale du Nigeria (CBN) appliquait plusieurs taux de change.

Par voie de communiqué, le groupe Dangote a déclaré le 7 janvier qu’il coopérait avec l’EFCC. « Les fonctionnaires n’ont saisi aucun document ou dossier de notre de notre siège social lors de leur visite, car ceux-ci se trouvaient déjà dans leur bureau », a précisé le conglomérat.

Disgrâce

Suspendu dans le cadre d’une enquête sur les activités de la Banque centrale, puis arrêté par l’agence nationale de sécurité intérieure, Godwin Emefiele a été libéré en décembre dernier après avoir payé une caution de plus de 300 000 euros. L’ex-gardien du Trésor est soupçonné de graves malversations, notamment des fraudes dans l’attribution de marchés publics.

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Décoré Commandeur de l’ordre de la République fédérale (CFR) sous Muhammadu Buhari, Godwin Emefiele n’en finit pas avec les ennuis juridiques depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président en mai 2023. Candidat éphémère aux primaires du parti au pouvoir All Progressives Congress (APC) face à Bola Tinubu, il a été de nouveau épinglé par un récent rapport d’enquête sur la gestion de la Banque centrale. À l’origine de la refonte du naira, l’ancien gouverneur de la CBN est accusé d’avoir mis à genoux la plus grande économie du continent, en difficulté ces dernières années.

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