Législatives en Algérie : le « statu quo » pour poursuivre les réformes présidentielles

Les Algériens se sont réveillés samedi avec une assemblée consacrant la prééminence du traditionnel Front de Libération nationale (FLN) qui devrait poursuivre les réformes présidentielles, un statu quo favorisé par le faible score des islamistes.

Le parti de l’indépendance algérienne devance le RCD et les islamistes de l’Algérie verte. © AFP

Le parti de l’indépendance algérienne devance le RCD et les islamistes de l’Algérie verte. © AFP

Publié le 12 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Les Algériens se sont réveillés samedi avec une assemblée consacrant la prééminence du traditionnel Front de Libération nationale (FLN) qui devrait poursuivre les réformes présidentielles, un statu quo favorisé par le faible score des islamistes. "Les partis au pouvoir reconduits, le Statu Quo", titrait en Une le quotidien privé d’opposition francophone El-Watan. Le FLN a presque obtenu la majorité des sièges avec 220 sur 462.

Son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) reste deuxième avec 68 députés, un peu plus que précédemment (62) mais l’écart est beaucoup plus grand avec le FLN (précédemment 136 sièges). Les islamistes du Mouvement pour la société (MSP) qui avaient quitté la coalition sortante pour fonder une "Algérie Verte" avec deux partis islamistes n’ont pas gagné au change. Cette alliance et trois des quatre autres formations en lice totalisent 59 sièges, exactement le même nombre que dans la précédente assemblée, alors qu’ils tablaient sur leur positionnement comme deuxième force du pays.

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"Le monde entier attendait et redoutait une victoire des islamistes en Algérie, alors que c’est pire, relevait l’éditorialiste du Quotidien d’Oran: c’est la victoire de personne sauf du statu quo". "Le statu quo consacré", estimait aussi vendredi le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), un parti d’opposition, qui appelait à boycotter le scrutin.

Le Front des Forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition revenu dans l’arêne électorale après dix ans de boycottage, a jugé que "le système avait déployé toute son ingéniosité pour se consolider au pouvoir" et a pris "acte des résultats" auxquels il répondra "politiquement". Il a remporté 21 sièges, de quoi fonder un groupe parlementaire.

Près d’un million de votes blancs

Mais les vaincus ont crié à la fraude. Ainsi l’Alliance Verte a revendiqué une centaine de sièges, jugeant qu’il y avait eu des "irrégularités" durant le vote et s’apprête à déposer plainte devant le Conseil constitutionnel. Le Parti de Travailleurs (PT, extrême gauche) conteste aussi ses 20 sièges, six de moins qu’en 2007. "Jeudi nous avions 11 sièges à Alger et hier matin le chiffre a été revu à la baisse pour atteindre les sept sièges", s’est plaint leur porte-parole Djelloul Djoudi.

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La commission de supervision électorale des élections (CNSL) a reçu quelque plaintes contre des incidents durant le scrutin, dont une trentaine pourraient finir au pénal. Mais le verdict des observateurs étrangers, au nombre de 500, paraissait positif.

Le chef de la mission des quelque 150 observateurs de l’Union européenne José Ignacio Salafranca, qui devait revenir sur la question samedi dans un point de presse, avait noté jeudi des conditions "généralement satisfaisantes sauf de petits incidents très limités". Les 200 envoyés de l’Union africaine, par la voix de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, ont jugé, le vote "libre, transparent, régulier et équitable" et les 132 observateurs de la Ligue arabe, Wadjih Hanafi évoquait un scrutin "libre et transparent".

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Pour le ministre algérien de l’Intérieur, "ces élections ont été une fête exceptionnelle d’un printemps démocratique algérien authentique". Faits nouveaux: l’augmentaton du nombre de partis à 26 contre 21, moins d’indépendants (19 contre 33) dans la nouvelle assemblée augmentée 73 élus et l’arrivée de 145 femmes dans l’hémicycle contre 30.

Le taux de de participation est en hausse passant de 37,67% au dernier scrutin de 2007 à 42,36% jeudi des 21,6 millions d’électeurs. Toutefois, le dépouillement a révélé plus d’un million de vote blancs. Et pour Louisa Dris Aït Hamadouche, politologue citée par Le Temps, "l’abstention reste le plus grand parti d’Algérie".

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