RDC : poursuite des combats entre armée et mutins près du Rwanda et de l’Ouganda

Les combats qui ont éclaté dans la nuit de jeudi entre l’armée et des mutins ex-rebelles se sont poursuivis vendredi dans la province instable du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, a-t-on appris de sources concordantes.

Une femme tient son enfant dans les bras à Mushaki, localité du territoire de Masisi en RDC. © AFP

Une femme tient son enfant dans les bras à Mushaki, localité du territoire de Masisi en RDC. © AFP

Publié le 12 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Les combats qui ont éclaté dans la nuit de jeudi entre l’armée et des mutins ex-rebelles se sont poursuivis vendredi dans la province instable du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, a-t-on appris de sources concordantes. "Les affrontements se poursuivent à Bunagana. Nous sommes à 6km de la cité de Bunagana", ont déclaré vendredi matin à l’AFP des mutins, ex-membres de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée en 2009 dans l’armée à la faveur d’un accord de paix signé avec Kinshasa.

"La situation est mauvaise. Les mutins sont près de la cité de Bunagana. Les habitants qui avaient passé la nuit à Bunagana son partis ce matin en Ouganda", avait confirmé à l’AFP un agent des services de renseignements du gouvernement congolais, basé dans cette localité proche de la frontière ougandaise. "Il n’y a pas moyen qu’on rentre" car "on entend toujours des tirs à l’armée lourde", avait témoigné un habitant qui a fui dès jeudi soir avec sa femme et ses enfants, qui sont "traumatisés".

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Vendredi, "plus de 4.000 ménages, soit environ 24.000 personnes ont franchi la frontière, pour trouver refuge en Ouganda", indique dans un communiqué Me Omar Kavota, vice-président de la société civile Nord Kivu. "Environ 3.000 Congolais" ont trouvé refuge provisoirement en Ouganda, a quant à lui déclaré Sakura Atsumi, n°2 du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) dans le pays.

Mouvement du 23 mars

"A l’instant, seuls les militaires-FARDC (loyalistes) se trouvent à Bunagana, où ils indiquent que la situation est sous contrôle", a ajouté Me Kavota, qui appelle Kinshasa à une "implication urgente (…) avant que le pire ne s’observe".

Les mutins interrogés se réclament du Mouvement du 23 mars (M23), un nouveau groupe militaire d’ex-CNDP revendiquant la pleine application des accords de 2009 et dirigé par le colonel Sultani Makenga, qui a déserté le 4 mai et regagné le territoire de Rutshuru, frontalier de l’Ouganda et du Rwanda.

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Dans la nuit de jeudi, des combats à l’arme lourde ont opposé loyalistes et mutins à Runyonyi, près de Kibumba, une localité à la lisière du parc des Virunga où serait retranché avec ses hommes le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP. Les "insurgés" avaient alors "occupé Runyonyi vers 18h00 (16h00 GMT) avant d’étendre (…) leur contrôle sur les localités voisines de Chanzu et Bikenge", à une quinzaine de km de Bunagana, a indiqué Me Kavota. Aucune autorité militaire n’a pu être jointe pour commentaire.

Connu aussi sous le surnom de "Terminator", le général Ntaganda est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement d’enfants soldats, et par le gouvernement congolais qui le juge "responsable" des récents combats entre armée et mutins dans l’est.

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