RDC : l’armée suspend ses opérations dans l’Est, Ntaganda en fuite

L’armée de la République démocratique du Congo (FARDC) a annoncé avoir suspendu ses opérations dans le nord du Kivu, suite à une offensive victorieuse contre des mutins, anciens rebelles proches du général Ntaganda en fuite, qui ont fait défection de l’armée régulière début avril.

Une femme tient son enfant à Mushaki, localité dont l’armée a repris le contrôle, le 5 mai. © AFP

Une femme tient son enfant à Mushaki, localité dont l’armée a repris le contrôle, le 5 mai. © AFP

Publié le 7 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 14h50.

Les opérations en cours dans l’est de la RDC sont suspendues. C’est ce qu’à annoncé l’armée de la République démocratique du Congo (FARDC), assurant avoir « maîtrisé » la situation dans la région instable du Nord-Kivu, où des mutins de l’armée combattaient les forces régulières depuis une semaine. « Les FARDC ont suspendu depuis la nuit du 4 au 5 mai les opérations de neutralisation de ces indisciplinés », a expliqué un communiqué le chef d’état-major de l’armée congolaise, le lieutenant général Didier Etumba Longila.

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Dès le 29 avril, de violents combats ont opposé l’armée régulière à des mutins, anciennement membres de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Intégrés dans l’armée en 2009 suite à un accord avec Kinshasa, les anciens rebelles ont fait défection début avril.

"Sous contrôle"

« Dans le secteur opérationnel de Masisi et une partie de Rutshuru où ces indisciplinés avaient concentré leurs attaques aux FARDC, la situation a été maîtrisée et elle est à ce jour sous contrôle de nos forces armées », a poursuivi le général  Didier Etumba Longila. « La situation qui a prévalu dernièrement au Nord-Kivu est le fait de certains officiers indisciplinés qui ont voulu instrumentaliser quelques soldats », a-t-il accusé, dénonçant un « comportement qui n’honore ni notre pays, encore moins nos forces armées ».

En ligne de mire de ces accusations, le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), pour enrôlement présumé d’enfants pendant la guerre civile en Ituri (2002-2003). Mercredi 2 avril, le gouvernement congolais avait jugé que « tout ce qui se passe actuellement » dans le territoire de Masisi était de la « responsabilité » du général Ntaganda, qui a, de son côté, nié être « impliqué dans les affrontements ».

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Repli vers Runyonyi ?

Les autorités congolaises ont également précisé à cette occasion qu’en cas d’arrestation, l’ancien chef d’état-major du CNDP serait jugé par Kinshasa et non par la CPI qui a émis à son encontre un mandat d’arrêt dès 2006. Selon des témoignages de mutins, le général Ntaganda devait se replier à Runyonyi, dans le Rutshuru, après l’offensive victorieuse lancée par les FARDC.

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Vendredi, les forces régulières ont en effet repris la localité de Mushaki, près de la ferme où le général Ntaganda disait se trouver mardi, en toute connaissance de cause de sa « hiérarchie » et du « chef de l’État » Joseph Kabila selon ses dires. Il devrait désormais « rejoindre le colonel Makenga », qui, avec le lieutenant-colonel Masozera – tous deux anciens chefs militaires du CNDP -, ont fait défection dans la nuit de jeudi avec leurs hommes à Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Quant aux mutins, ils ont désormais cinq jours pour « regagner les rangs de l’armée nationale », a affirmé le général Didier Etumba Longila, sans préciser les suites pour ceux qui persévèreraient dans leur « indiscipline ».

« Nous sommes des militaires : le délai passé, si les mutins ne se rendent pas, nous allons poursuivre les opérations contre eux », a pour sa part menacé le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole militaire pour les provinces des Nord et Sud Kivu.

La suspension de l’offensive pourrait donc être de courte durée. « Il y a des troupes qui ont été envoyées en renfort dans le Rutshuru depuis hier (dimanche) en attente de l’ordre de la hiérarchie pour les prochaines opérations » a expliqué un colonel des FARDC.

Une information confirmée par un habitant de la région. « Il y a un grand nombre de militaires à Bunagana et on peut voir des armes lourdes installées dans des collines qui surplombent Bunagana », a-t-il précisé.

(Avec AFP)
 

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