RDC : craintes d’attaques dans l’est, où se seraient repliés les mutins
Des habitants du Rutshuru, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), craignent des attaques après l’annonce des mutins ex-rebelles combattant l’armée qu’ils se repliaient vers ce territoire frontalier du Rwanda et de l’Ouganda.
"A Bunagana, cela fait trois jours que la population part passer la nuit en Ouganda. Le matin, ils vont à Bunagana observer la situation, et le soir ils retournent en Ouganda, où ils laissent leurs effets", confie un habitant de cette ville du Rutshuru, territoire de la province instable du Nord-Kivu (est).
Il fait lui aussi l’aller et retour chaque jour, avec sa femme, et laisse ses enfants à Kisoro, côté Ougandais.
Vendredi, l’armée a repris le contrôle de Mushaki, une localité du territoire de Masisi où disait se trouver le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l’armée en 2009.
Kinshasa juge le général "responsable" des combats qui opposent depuis une semaine – dans le Masisi principalement – les forces armées (FARDC) à des ex-CNDP qui ont déserté début avril et se seraient repliés vers le Rutshuru à la prise de Mushaki.
Population apeurée
Des mutins avaient affirmé à l’AFP que le général Ntaganda voulait se rendre à Runyonyi pour "rejoindre le colonel Makenga", qui avec le lieutenant-colonel Masozera – tous deux anciens chefs militaires du CNDP – ont fait défection dans la nuit de jeudi avec leurs hommes à Goma, capitale du Nord-Kivu.
"La population a peur des mutins qui se sont retranchés à Runyiony, car c’est de là qu’ils attaquaient Bunagana et les autres localités à l’époque du CNDP de Laurent Nkunda", l’ex-chef de la rébellion arrêté en janvier 2009 au Rwanda, et depuis en résidence surveillée dans ce pays, a expliqué l’habitant de Bunagana.
Un commandant des FARDC avait déclaré à l’AFP que la défection du colonel Makenga rendrait l’offensive des loyalistes plus "compliquée" car cet officier a joué un grand rôle dans l’intégration des ex-CNDP dans l’armée, et que son départ pourrait faire tâche d’huile.
Connu aussi sous le surnom de "Terminator", le général Ntaganda est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement d’enfants quand il était dans une milice au début des années 2000.
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