Antony Blinken à Amman au début de sa tournée au Moyen-Orient

Le secrétaire d’État américain poursuit en Jordanie une intense séquence diplomatique dans la région, appelant à éviter à tout prix un embrasement du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, et avec la volonté de « travailler à une paix durable ».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, à Amman le 7 janvier 2024. © EVELYN HOCKSTEIN / POOL / AFP

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, à Amman le 7 janvier 2024. © EVELYN HOCKSTEIN / POOL / AFP

Publié le 7 janvier 2024 Lecture : 4 minutes.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, poursuit ce dimanche en Jordanie une tournée diplomatique au Moyen-Orient. Il appelle à éviter à tout prix un embrasement et une propagation du conflit entre Israël et le Hamas et à prévenir « un cycle sans fin de violences ».  Antony Blinken, arrivé à Amman samedi soir après une première étape en Turquie, doit avoir des entretiens avec le roi de Jordanie Abdallah II notamment, et visiter un centre du Programme alimentaire mondial (PAM), selon un haut responsable américain dans son entourage.

Ce dimanche, il a rencontré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, qui a souligné « la nécessité de mettre immédiatement fin à l’agression [israélienne], de protéger les civils dans la bande de Gaza et d’assurer un accès adéquat et durable à l’aide humanitaire et médicale à toutes les zones » du territoire palestinien, selon l’agence de presse officielle jordanienne Petra. Ayman Safadi a également souligné « la nécessité de mettre un terme aux mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem ».

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« Répercussions catastrophiques »

Abdallah II de Jordanie a appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour obtenir un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et a mis en garde contre les « répercussions catastrophiques » d’une poursuite des hostilités, en recevant le secrétaire d’État américain. Selon un communiqué du palais royal à Amman, Abdallah II a également souligné la nécessité de mettre fin à la « tragique crise humanitaire dans la bande de Gaza ».

Il a réaffirmé que « la région ne connaîtrait pas la stabilité sans une solution juste à la question palestinienne et sans la réalisation d’une paix juste et globale basée sur la solution à deux États », palestinien et israélien. Il a également répété « le rejet total par la Jordanie du déplacement forcé des Palestiniens » et « des tentatives de séparer Gaza de la Cisjordanie », deux territoires qui font partie intégrante d’un futur État palestinien, selon lui. Le roi de Jordanie a aussi dénoncé « les actes de violence commis par des colons extrémistes contre les Palestiniens et les violations des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem », mettant en garde contre le danger d’une « explosion de la situation dans la région ».

« Rôle vital »

Lors d’une brève allocution samedi soir sur le tarmac de l’aéroport de La Canée, sur l’île grecque de Crète, Antony Blinken a affirmé que « nous devons nous assurer que le conflit ne se propage pas », ajoutant que « l’une des véritables préoccupations est la frontière entre Israël et le Liban, et nous voulons faire tout notre possible pour nous assurer qu’il n’y ait pas d’escalade »

On veut s’assurer que les pays qui pensent de même utilisent leurs liens, leur influence, leurs relations avec certains des acteurs qui pourraient être impliqués pour garder le contrôle des choses.

Antony Blinken

Le Hezbollah libanais a tiré des dizaines de roquettes samedi sur une base militaire dans le nord d’Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l’élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas le mardi 2 janvier près de Beyrouth. « On veut s’assurer que les pays qui pensent de même utilisent leurs liens, leur influence, leurs relations avec certains des acteurs qui pourraient être impliqués pour garder le contrôle des choses, afin de s’assurer que le conflit ne s’étende pas », a encore précisé Antony Blinken.

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Il a cité en particulier le « rôle vital » que peut jouer la Turquie à cet égard, après s’être entretenu samedi à Istanbul avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. La guerre sans répit entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, entrée ce dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d’un débordement, avec la multiplication des violences, non seulement à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, en Syrie et en mer Rouge.

« Avancer vers un État palestinien »

Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 22.722 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir du bilan israélien.

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Antony Blinken, dont le pays est le premier soutien politique et militaire d’Israël, a insisté sur le caractère « impératif » d’accroître l’aide humanitaire à la population palestinienne de Gaza, « de réduire le nombre des victimes civiles, de travailler à une paix régionale durable et d’avancer vers l’établissement d’un État palestinien ».

Ce qui se passera dans la période d’après-guerre sur la reconstruction à Gaza et sa gouvernance seront également au centre des entretiens du chef de la diplomatie américaine avec ses partenaires arabes, même si ces derniers réclament avant tout à ce stade un cessez-le-feu durable.

Après la Jordanie, Antony Blinken s’envolera pour le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans la trêve entre Israël et le Hamas palestinien fin novembre. Il achèvera la journée à Abou Dhabi, avant de se rendre lundi en Arabie saoudite, puis en Israël où il s’attend, de son propre aveu, à avoir des conversations qui ne seront « pas faciles ».

(avec AFP)

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