Mali-Algérie : l’ambassadeur algérien de retour à Bamako

L’ambassadeur de l’Algérie au Mali est rentré vendredi à Bamako, plus de deux semaines après son rappel par Alger, lié à des tensions diplomatiques entre les deux pays voisins.

Publié le 7 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

L’ambassadeur de l’Algérie au Mali est rentré, ce vendredi 5 janvier, à Bamako, ont indiqué samedi un conseiller du ministre des Affaires étrangères malien et une source proche de l’ambassade d’Algérie à Bamako. Des tensions diplomatiques entre les deux pays voisins avaient provoqué son rappel par Alger il y a plus de deux semaines. L’ambassadeur du Mali en Algérie, qui avait été rappelé dans son pays par mesure de réciprocité, se trouve encore à Bamako, mais son départ est prévu dans les prochaines heures, a affirmé une source diplomatique malienne.

Les diplomates avaient été rappelés dans leurs pays respectifs le 22 décembre, deux jours après que l’ambassadeur algérien à Bamako eut été convoqué par le ministre malien des Affaires étrangères pour des « actes inamicaux » et « une ingérence » d’Alger dans « les affaires intérieures » du Mali, selon la diplomatie malienne. Il lui était notamment reproché des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités maliennes.

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Bamako avait convoqué l’ambassadeur d’Algérie, le 20 décembre donc, « pour élever une vive protestation » du Mali « suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette convocation était également arrivée après la réception à Alger par le président Abdelmadjid Tebboune d’une importante figure religieuse et politique malienne, l’imam Mahmoud Dicko, l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte au pouvoir depuis août 2020.

Principal pays médiateur

L’Algérie est le principal pays médiateur pour le retour de la paix dans le nord du Mali à la suite d’un accord signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés à dominante touareg, dit accord d’Alger. Cet accord est sérieusement mis à mal depuis la reprise des hostilités fin août entre ces groupes rebelles et l’armée malienne, après huit ans d’accalmie.

Lors de ses vœux du Nouvel An, le chef de la junte, Assimi Goïta, a annoncé, pour « privilégier l’appropriation nationale du processus de paix », la mise en place d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation », que les séparatistes touareg perçoivent comme « une façon de prononcer la caducité définitive de l’accord » de paix.

En réponse à la convocation de leur ambassadeur, le chef de la diplomatie algérienne avait convoqué le lendemain l’ambassadeur du Mali à Alger. Le ministre Ahmed Attaf avait rappelé à l’ambassadeur du Mali que « toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n’a jamais dévié », selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

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Ces principes sont « l’attachement intransgressible de l’Algérie à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali », « la voie pacifique » pour « garantir la paix au Mali » ainsi que « la réconciliation […] sans exclusion ».

(avec AFP)

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