En Somalie, une nouvelle loi « annule » l’accord Éthiopie-Somaliland

Le président somalien, Hassan Sheikh Mohamoud, a signé une loi « annulant » le pacte maritime, qu’il estime « illégal », entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland.

Des étudiantes brandissent un drapeau somalien lors d’une manifestation de soutien au gouvernement à la suite de l’accord maritime signé entre l’Éthiopie et le Somaliland, au stade Eng Yariisow de Mogadiscio, le 3 janvier 2024. © ABDISHUKRI HAYBE / AFP

Des étudiantes brandissent un drapeau somalien lors d’une manifestation de soutien au gouvernement à la suite de l’accord maritime signé entre l’Éthiopie et le Somaliland, au stade Eng Yariisow de Mogadiscio, le 3 janvier 2024. © ABDISHUKRI HAYBE / AFP

Publié le 7 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Le président somalien, Hassan Sheikh Mohamoud, a signé le samedi 6 janvier une nouvelle loi « annulant » l’accord maritime entre la région séparatiste du Somaliland et l’Éthiopie, qu’il estime « illégal ». Avec ce « protocole d’accord » signé le 1er janvier, la région du Somaliland – ancien protectorat britannique qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, mais n’est pas reconnue par la communauté internationale – entend octroyer à l’Éthiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de cinquante ans, via un accord de « leasing ».

Le président somalien a déclaré que l’adoption de ce projet de loi annule ce pacte « illégal » qui donne à l’Éthiopie un accès à la mer Rouge, qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993. Il « illustre notre engagement à sauvegarder notre unité, notre souveraineté et notre intégrité territoriale conformément au droit international », a écrit le président sur X. Le gouvernement somalien avait promis de s’opposer fermement, par tous les moyens légaux, à cet accord. Mogadiscio a dénoncé une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté », promettant de combattre ce texte « illégal » par « tous les moyens légaux ».

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Reconnaissance internationale

Le gouvernement s’oppose fermement à la revendication d’indépendance du Somaliland, région de 4,5 millions d’habitants relativement stable comparée à la Somalie. Cette république autoproclamée imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.

Le président somalilandais, Muse Bihi Abdi, avait affirmé que l’Éthiopie allait « reconnaître formellement la république du Somaliland » en échange de cet accès maritime. Le gouvernement d’Addis Abeba n’a cependant pas déclaré son intention de le faire, mais a indiqué qu’il mènerait « une évaluation approfondie en vue de prendre position sur les efforts du Somaliland pour obtenir une reconnaissance » internationale.

Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Égypte ou encore la Turquie ont également appelé au respect de la souveraineté somalienne. Deuxième pays le plus peuplé du continent, l’Éthiopie cherche depuis trente ans un accès à la mer, qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993.

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(avec AFP)

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Manifestation de soutien au gouvernement somalien à la suite  de l’accord portuaire signé entre l’Éthiopie et la région sécessionniste du Somaliland, au stade Eng-Yariisow, à Mogadiscio, le 3 janvier 2024. © ABDISHUKRI HAYBE / AFP

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