Guinée-Bissau : l’ex-parti au pouvoir rejette l’idée d’un nouveau président

L’ancien parti au pouvoir en Guinée-Bissau, renversé par un putsch le 12 avril, a rejeté vendredi la proposition des dirigeants ouest-africains d’élire un président intérimaire issu d’un nouveau bureau de l’Assemblée nationale dans le cadre de la transition démocratique.

Raimundo Pereira suivi du ministre ivoirien des Affaires Etrangères Daniel Kablan Duncan. © AFP

Raimundo Pereira suivi du ministre ivoirien des Affaires Etrangères Daniel Kablan Duncan. © AFP

Publié le 5 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

"Le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert) ne se reconnaît pas dans la décision de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) prise au sommet de Dakar" de jeudi, a affirmé vendredi son secrétaire général, Rui Dià Sousa.

"Notre parti, de même que son groupe parlementaire, ne participera à aucun gouvernement de transition et nous réitérons notre position prise depuis le coup d’Etat (du 12 avril) qui est le retour de Raimundo Pereira et de Carlos Gomes Junior à leurs postes respectifs. C’est la seule condition que nous posons", a déclaré M. Sousa.

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MM. Pereira et Gomes Junior, respectivement président intérimaire et ex-Premier ministre, avaient été arrêtés lors du coup d’Etat militaire du 12 avril mené par le général Antonio Indjaï, chef d’état-major des armées, qui a interrompu le processus électoral en cours, Carlos Gomes Junior étant donné favori pour le second tour de la présidentielle qui était prévu le 29 avril.

Ils avaient été libérés le 27 avril et s’étaient rendus à Abidjan.

Solution constitutionnelle

La junte militaire refuse que le président Pereira, ex-président de l’Assemblée nationale, soit maintenu dans ses fonctions de président par intérim qu’il occupe depuis la mort en janvier du chef de l’Etat Malam Bacaï Sanha.

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Le Parti pour la rénovation sociale (PRS), le principal parti de l’ex-opposition, s’est prononcé pour une solution constitutionnelle.

"Si la Cédéao préconise une solution qui respecterait la Constitution, il faut l’appliquer à la lettre" et elle prévoit qu’"en cas de vacance du pouvoir au sommet de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim. En cas d’empêchement de celui-ci, le premier vice-président est choisi", a estimé un de ses responsables, Chérif Djalo.

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"Autrement, il faut dissoudre le Parlement et pour cela, il y a des préalables" selon le PRS, en particulier la démission du président de l’Assemblée nationale, des vice-présidents, des premier et deuxième secrétaires. "Si tel n’est pas le cas, on ne peut en aucun cas créer un autre organe".

Recommandations de la Cedeao

A Dakar, les chefs d’Etat de la Cédéao ont recommandé "pour diriger la transition" en Guinée-Bissau "que l’Assemblée nationale renouvelle son bureau et le nouveau président de l’Assemblée assurera la fonction de président par intérim, ensuite un Premier ministre de consensus sera désigné pour conduire un gouvernement de large ouverture".

Le sommet a en outre recommandé que "le président intérimaire et le Premier ministre de transition ne seront pas candidats à la présidentielle" devant être organisée à l’issue d’une transition de douze mois.

Le sommet de Dakar a confirmé les décisions prises il y a une semaine à Abidjan en exigeant le retour rapide à l’ordre constitutionnel et en maintenant les sanctions de la Cédéao.

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