Transition au Mali : toujours pas d’accord entre l’ex-junte et le médiateur
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain dans la crise malienne, et une délégation de l’ex-junte de Bamako ne sont pas parvenus vendredi à un accord sur la durée de la période de transition, après deux entretiens en trois jours.
![Le médiateur burkinabè Blaise Compaoré, serre la main du commandant Abdoulaye Makaloule 2 mai. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/05/05/005052012102419000000crise-au-mali-transition.jpg)
Le médiateur burkinabè Blaise Compaoré, serre la main du commandant Abdoulaye Makaloule 2 mai. © AFP
Une délégation de quatre militaires et deux civils, conduite par le commandant Abdoulaye Makalou, s’est entretenue dans l’après-midi au palais présidentiel de Ouagadougou avec M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans la crise. Une première rencontre avait eu lieu mercredi.
Sur la durée de la transition, fixée à 12 mois par la Cédéao lors d’un sommet la semaine dernière, l’ex-junte "a marqué (sa) disponibilité à poursuivre le dialogue avec le médiateur afin de trouver dans les meilleurs délais une solution définitive", indique le communiqué conjoint lu par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé.
La délégation "a souligné la nécessité de tenir compte dans la détermination de la durée de la transition du temps nécessaire à la restauration de l’intégrité territoriale et au parachèvement du processus électoral".
La transition doit se clore par des élections présidentielle et législatives. La tâche principale des organes de transition est de trouver une solution à la crise dans le nord du pays, tombé aux mains de rebelles touareg et surtout d’islamistes armés à la faveur du putsch du 22 mars.
Le chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait rejeté la semaine dernière les décisions de la Cédéao fixant la période de transition à douze mois, de même que l’envoi de soldats dans son pays sans demande du gouvernement malien.
En sommet jeudi à Dakar, les chefs d’Etat de la Cédéao ont annoncé l’envoi d’une force militaire régionale dans le pays "dès que le Mali en fera la demande", et n’ont pas évoqué la durée de la transition.
"Poursuivre le dialogue"
La délégation des ex-putschistes à Ouagadougou a toutefois réaffirmé sa "volonté de poursuivre le dialogue avec la Cédéao" sur la base de l’accord conclu avec elle le 6 avril et qui a cadré le transfert du pouvoir aux civils, et promis l’"adoption dans les meilleurs délais" d’un calendrier pour sa mise en oeuvre.
Concernant la crise au Nord, Djibrill Bassolé a indiqué que des "contacts sont en cours" en vue d’un dialogue entre gouvernement malien et mouvements armés. "Je pense que très bientôt nous aurons les premiers entretiens", a-t-il dit, sans autre précision.
Les entretiens de Ouagadougou sont survenus alors qu’à Bamako des militaires fidèles au président Amadou Toumani Touré (ATT) renversé le 22 mars ont vainement tenté lors de combats lundi et mardi de reprendre des positions tenues par les ex-putschistes qui, bien qu’ayant accepté de rendre le pouvoir aux civils, restent omniprésents.
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