RDC : nomination d’un nouveau gouvernement resserré, peu politique

Cinq mois après les élections de la fin de 2011, la RDC a enfin son nouveau gouvernement, nommé samedi par le président Joseph Kabila qui a choisi une équipe resserrée, peu politique, avec quelques sortants et où le Premier ministre garde la main sur les Finances.

Augustin Matata Ponyo, à Kinshasa, le 19 avril 2012. © AFP

Augustin Matata Ponyo, à Kinshasa, le 19 avril 2012. © AFP

Publié le 29 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

Annoncée samedi soir à la télévision nationale, la nouvelle équipe du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, nommé le 18 avril, compte 36 membres (2 vices-Premiers ministres, 25 ministres, un ministre délégué et 8 vices-ministres) contre 46 dans le précédent gouvernement.

Peu de poids lourds de la politique congolaise figurent dans cet exécutif composé à l’image du technocrate Matata Ponyo, 47 ans, ministre des Finances sortant.

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"Le plus important, c’est l’efficacité, c’est le travail, c’est l’intégrité, c’est la moralité", avait indiqué vendredi le Premier ministre au sujet de la formation de son gouvernement.

Un professeur d’économie, Daniel Mukoko Samba, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre sortant, hérite du Budget avec rang de vice-Premier ministre, tout comme le ministre de la Défense, Alexandre Lubal Tamu, peu connu.

Le Premier ministre garde la main sur les Finances, avec un ministre délégué, Patrice Kitebi, membre de son cabinet dans le précédent gouvernement.

Six ministres sortants gardent ou occupent un nouveau portefeuille: Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda, (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire) et Justin Kalumba (Transports).

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"Rigueur"

Plusieurs ministères ont été fusionnés: Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et PME, Infrastructures et Aménagement du territoire/urbanisme/habitant, Médias et Relation avec le Parlement…

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Les femmes occupent cinq postes (ministre ou vice-ministre), dont celui de la Justice et des Droits humains, qui revient à l’avocate Wivine Mumba Matipa.

La formation du nouveau gouvernement vient clore une longue période d’incertitude après les élections présidentielle et législatives contestées du 28 novembre 2011, remportées par le président sortant Kabila et sa majorité.

Le nouvel exécutif va devoir répondre à une forte demande sociale dans un pays grand comme près de quatre fois la France, aux infrastructures délabrées, doté de richesses naturelles -notamment des minerais- mais où deux tiers des 68 millions d’habitants vivent dans la pauvreté, et qui cumule les mauvaises notes pour la corruption ou le climat des affaires.

Après sa nomination, M. Matata Ponyo, réputé gestionnaire rigoureux, avait insisté sur la "rigueur" et la "discipline" par lesquelles "toutes les économies des pays développés sont passées (…) pour pouvoir atteindre la performance et le succès".

"La rigueur d’aujourd’hui, la discipline financière d’aujourd’hui c’est une rigueur conformément à la volonté du chef de l’Etat, c’est une rigueur à portée sociale, c’est une discipline à portée sociale", a-t-il insisté.

Dans son discours d’investiture, Joseph Kabila avait dit avoir "reçu 5 sur 5" le message des électeurs qui réclamaient une "action urgente" sur "le chômage, les revenus des ménages, la satisfaction des besoins sociaux de base, la salubrité de nos villes, les conditions de vie dans nos villages et la distribution de la justice".
 

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