[Série] À travers le Sahara, de l’Antiquité au XXe siècle
À travers le Sahara, de l’Antiquité au XXe siècle
Un désert stérile et infranchissable, le Sahara ? Bien sûr, il n’en est rien. Et si l’actualité récente prouve que la région est attrayante pour des raisons à la fois économiques et stratégiques, il en a toujours été ainsi. Retour sur une histoire qui commence dès l’Antiquité, voire bien avant.
Entre l’Afrique du Nord et le Sahel, le Sahara, qui s’étend du Maroc à l’Égypte, occupe une superficie d’environ 8,5 millions de kilomètres carrés. Ce n’est à l’évidence qu’une estimation au regard de la désertification qui lui permet d’avancer de plusieurs dizaines de kilomètres par an. Le Sahel (« rivage » ou « bordure » en arabe), lui, borde la partie méridionale du Sahara et recouvre principalement cinq États africains (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad).
À bien des égards, ce désert nord-africain, caractérisé par le nomadisme et l’itinérance constante de ses habitants, a de tous temps été vu comme une barrière, voire une cloison entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Mais la réalité est tout autre. Les événements de ce début de XXIe siècle viennent rappeler que ce que la presse dénomme désormais la zone ou la bande sahélo-saharienne est et a toujours été une région géopolitiquement active. En d’autres termes, une zone où les opérations militaires de basse intensité se succèdent – Serval puis Barkhane, dirigées par la France, Minusma, G5 Sahel – pour lutter contre les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
Ajoutons à cela les mouvances nationalistes, tels que les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) au Mali, ou les séparatistes sahraouis du Front Polisario au Maroc. On l’aura compris : le Sahara n’est pas si désert que cela.
De Rome à la colonisation française
Cette effervescence est-elle un phénomène géopolitique récent ? Il semble bien que non. Les Romains, dès le Ier siècle de notre ère, mandatèrent des corps expéditionnaires pour explorer le Sahara jusqu’au Sahel. Un peu plus tard, au haut Moyen Âge, les Arabes les imiteront, faisant main basse sur le négoce transsaharien conduit par les Berbères.
Lors de la conquête française de l’Algérie, les regards se tourneront très tôt vers le désert. En maîtriser la topographie pour mieux le sécuriser devient un leitmotiv à la fois militaire et scientifique. Ainsi les missions Flatters et Foureau-Lamy viseront-elles à en explorer chaque recoin. Mieux : les Français envisagent la création d’un chemin de fer transsaharien. Une idée qui restera au stade de projet. Qu’à cela ne tienne, Citroën et Renault rendront la traversée possible par terre, pendant que Latécoère et l’Aéropostale le feront par voie aérienne.
C’est cette folle épopée, du Maghreb au Sahel en passant par le Sahara, de l’Antiquité au XXe siècle, que Jeune Afrique radiographie pour vous.
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À travers le Sahara, de l’Antiquité au XXe siècle
Un désert stérile et infranchissable, le Sahara ? Bien sûr, il n’en est rien. Et si l’actualité récente prouve que la région est attrayante pour des raisons à la fois économiques et stratégiques, il en a toujours été ainsi. Retour sur une histoire qui commence dès l’Antiquité, voire bien avant.
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