L’Éthiopie discute coopération militaire avec le Somaliland
Une semaine après avoir conclu un accord qui nourrit les tensions dans la Corne de l’Afrique, le chef de l’armée éthiopienne a rencontré son homologue du Somaliland. Pendant ce temps, le président somalien est arrivé à Asmara, la capitale érythréenne.
L’Éthiopie a annoncé avoir discuté à Addis-Abeba de coopération militaire avec la région séparatiste du Somaliland, une semaine après avoir conclu avec elle un accord maritime qui nourrit les tension dans la Corne de l’Afrique. Au même moment, le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, qui dénonce cet accord, a entamé une visite en Érythrée voisine.
Avec le protocole d’accord, l’Éthiopie pourrait retrouver cet accès maritime qu’elle a perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993, et revendique depuis. Le gouvernement somalien a promis de s’opposer par tous les moyens légaux à ce qu’il considère comme une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté ».
« Corée du Nord »
Malgré ces tensions, le chef de l’armée éthiopienne, Birhanu Jula, « a discuté de coopération » avec son homologue du Somaliland, Nuh Ismail Tani, d’après un communiqué des forces éthiopiennes publié sur Facebook. Pendant ce temps, le président somalien est arrivé dans la capitale érythréenne, Asmara, ont annoncé sur X ses services et le gouvernement érythréen dans des communiqués distincts, accompagnés de photos le montrant accueilli par son homologue érythréen, Issayas Afwerki.
Les deux hommes devaient notamment discuter du « renforcement des liens » et du « développement de la coopération » entre les deux parties. L’Érythrée, surnommée « la Corée du Nord » de l’Afrique, est dirigée d’une main de fer par Issayas Afwerki depuis son indépendance de l’Éthiopie.
Après la signature du protocole d’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland, les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Égypte ou encore la Turquie ont appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Chaos
Le Somaliland, ancien protectorat britannique, a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, alors que cette dernière plongeait dans le chaos. Mais elle n’est pas reconnue par la communauté internationale, et est fermement combattue par Mogadiscio.
Cette République autoproclamée de 4,5 millions d’habitants, relativement stable comparée à la Somalie, imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.
En octobre dernier, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, avait prévenu que son gouvernement ne renoncerait pas à sa demande d’accès portuaire, estimant la survie même de la nation liée à la mer Rouge, tout en assurant que son pays n’envahirait aucun État voisin.
(Avec AFP)
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