Égypte : nouvelle manifestation massive contre le pouvoir militaire à Tahrir
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi sur la place Tahrir au Caire pour manifester contre les militaires au pouvoir, à un mois du premier tour de l’élection présidentielle.
Les groupes libéraux avaient appelé à un rassemblement pour exiger la mise à l’écart des responsables de l’ère Moubarak candidats à la présidentielle, avant même que la commission électorale égyptienne n’annonce la semaine dernière avoir écarté dix candidats à la présidentielle prévue les 23 et 24 mai, dont l’ancien vice-président Omar Souleimane et deux islamistes.
Le 13 avril, les islamistes, qui dominent le Parlement, avaient déjà manifesté pour "protéger la révolution", exigeant que les responsables de l’ère Moubarak ne soient pas autorisés à se présenter à la présidentielle. Après le rejet de la candidature de Khairat al-Chater (Frères musulmans) et de Hazem Abou Ismaïl (salafistes), ils se sont joints aussi au rassemblement de vendredi sur la place symbole de la révolte qui a contraint Hosni Moubarak à transférer ses pouvoirs à l’armée en février 2011. "A bas le pouvoir militaire", ont lancé les manifestants, nombre d’entre eux ayant rejoint la place après la prière de la mi-journée.
Inquiétudes autour du maintien au pouvoir de l’armée
M. al-Chater, incarcéré jusqu’en mars 2011, a été écarté en raison d’une loi stipulant que toute personne ayant été condamnée à de la prison ne retrouve ses droits civique que six ans après la fin de sa peine. Et M. Abou Ismaïl l’a été parce que sa mère aurait obtenu la nationalité américaine avant de mourir, alors qu’un candidat, ses parents et son épouse doivent être uniquement Egyptiens.
Le Parlement a approuvé la semaine dernière un amendement visant à interdire aux piliers de l’ère Moubarak de se présenter à des élections pour des postes à haute responsabilité. Le texte doit encore être approuvé par l’armée pour pouvoir entrer en vigueur. L’armée, qui a prévu de remettre le pouvoir aux civils fin juin, une fois le président élu, a affirmé que la présidentielle aurait lieu à la date prévue, espérant dissiper les craintes que les incertitudes politiques favoriseraient son maintien au pouvoir.
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