Tunisie : les manifestations avenue Bourguiba de nouveau autorisées
Deux jours après les violences policières qui ont provoqué l’indignation des Tunisiens, le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a annoncé le mercredi 11 avril la levée de l’interdiction de manifester avenue Bourguiba.
Une main tendue par le ministre tunisien de l’Intérieur ? Après la vague d’indignation provoquée par la répression policière de la manifestation du lundi 9 avril, Ali Larayedh tente d’apaiser les contestataires. La mythique avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, est désormais « rouverte à tous les Tunisiens, ceux qui veulent manifester, se promener ou travailler », a annoncé le ministre, le mercredi 11 avril.
« Le Conseil des ministres condamne les manifestations de violence qui ont accompagné la commémoration du 9 avril, constitue une commission indépendante pour enquêter et déterminer la responsabilité de toutes les parties, décide d’entériner la réouverture de l’avenue Bourguiba selon des procédures strictes», a déclaré le porte-parole du gouvernement Samir Dilou.
Lieu emblématique où s’expriment toutes les contestations des Tunisiens depuis la révolution qui a mené à la chute de Ben Ali en janvier 2011, l’avenue Bourguiba était interdite aux rassemblements depuis le 28 mars. Une décision prise par le ministre de l’Intérieur, trois jours après des violences contre des artistes lors d’une manifestation d’islamistes.
"Lundi noir"
Mais des centaines de personnes avaient, lundi 9 avril, bravé l’interdiction afin de manifester à l’occasion de la journée des martyrs de la révolution. Ils se sont heurtés à une répression féroce des policiers, qui ont dispersé les manifestants avant de les poursuivre dans le centre-ville. Une violence jamais vue depuis la révolution – au moins 15 personnes ont été blessées- , qui a indigné la société civile et les responsables de l’opposition.
La levée de l’interdiction de manifester a été prise à l’issue d’un Conseil des ministres, lors duquel a également été décidée la création d’une « commission d’enquête indépendante », chargée de faire la lumière sur les violences policières de ce « lundi noir », mais aussi sur les accusations de la présence de milices aux côtés des forces de police. « Si cette affaire est vraie c’est très grave. Si ce sont des accusations gratuites c’est également problématique », a expliqué Samir Dilou.
Ali Larayedh, membre du parti au pouvoir Ennahdha, s’exprimera jeudi sur le sujet, au cours d’une réunion plénière de l’Assemblée constituante.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...