Tunisie : un groupe se réclamant d’Anonymous publie des mails de dirigeants islamistes

Un groupe se réclamant des activistes informatiques d’Anonymous a publié dimanche quelque 2 700 mails échangés entre les principaux responsables islamistes tunisiens, dont ceux du Premier ministre Hamadi Jebali.

Un masque de Guy Fawles, symbole des militants Anonymous. © AFP

Un masque de Guy Fawles, symbole des militants Anonymous. © AFP

Publié le 8 avril 2012 Lecture : 1 minute.

"En signe de protestation contre ce qui se passe ces dernières semaines en Tunisie, nous avons décidé de publier les documents confidentiels d’Ennahda (le parti islamiste tunisien) comprenant les adresses mail personnelles, les numéros de téléphone et transactions bancaires", déclare un homme portant le masque des Anonymous sur une vidéo postée dimanche sur internet.

Il justifie le piratage par plusieurs incidents récents, notamment la dispersion violente d’une manifestation de diplômés chômeurs samedi à Tunis, qui a fait plusieurs blessés.

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"Gouvernement tunisien, nous avons gardé secrète une très grande partie de vos données. Si vous ne voulez pas les voir publiées, nous vous demandons d’éviter la censure sur internet, respecter les droits de l’homme, et respecter la liberté d’expression en Tunisie", menace également l’homme masqué.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole d’Ennahda, Nejib Gharbi, a estimé que "quelques uns des mails sont véritables, mais la plupart des données ont été truquées". Une plainte est à l’étude, a-t-il ajouté.

"Rien à cacher"

"Nous n’acceptons pas le piratage, ce n’est pas un comportement correct ou civilisé", a déclaré Ameur Larayedh, chef du bureau politique du parti, sans confirmer l’authenticité des documents. "Quoiqu’il en soit, le Premier ministre Hamadi Jebali est une personnalité publique et n’a rien à cacher", a-t-il dit.

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La publication des mails a mis les réseaux sociaux tunisiens en émoi, de nombreux internautes s’étant mis en quête des plus compromettants dans les quelque 2.725 courriers publiés, certains apparaissant très anodins.

Quelques rares internautes se sont élevés contre l’action des pirates au nom du respect de la vie privée et de la confidentialité.

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Mais pour Ezzedine Kchok, président du "Parti pirate" tunisien, qui défend les hackers, "c’est ça la vraie démocratie, tout doit être transparent".

C’est la troisième fois qu’un groupe se réclamant d’Anonymous fait des coups d’éclat en Tunisie. Plusieurs pages Facebook de mouvements ou partis islamistes avaient été piratées mi-mars, et quelques jours plus tard le site du ministère de la justice avait été attaqué.

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