Égypte : les Frères musulmans présentent un candidat « alternatif » à la présidentielle

Les Frères musulmans, première force politique d’Egypte, ont annoncé samedi soir avoir décidé de présenter un second candidat à la présidentielle prévue en mai, pour garantir leur présence dans la course au cas où leur premier choix serait invalidé.

Mohammed Morsi, président du Parti de la liberté et de la justice, le 28 novembre 2011 au Caire. © AFP

Mohammed Morsi, président du Parti de la liberté et de la justice, le 28 novembre 2011 au Caire. © AFP

Publié le 8 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

La candidature de Khairat al-Chater, le numéro deux de la confrérie islamiste, pourrait en effet être menacée.

"Nous veillons à la réussite de la révolution (…). C’est pourquoi nous avons décidé, confrérie et parti ensemble, de présenter Mohammed Morsi, le président du Parti de la liberté et de la justice, en tant que candidat alternatif", a indiqué la confrérie sur son site internet, en précisant qu’il s’agit d’"une mesure de précaution".

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Les Frères musulmans affirment s’être assurés que "la situation légale" de M. al-Chater lui permet de se présenter, notamment après l’avoir faite examiner par une commission d’experts.

"Mais celui qui observe le paysage politique voit de nombreux changements rapides, ce qui montre qu’il y a des tentatives de créer des obstacles pour empêcher certains candidats de compléter leur chemin", a estimé la confrérie.

M. al-Chater est sorti de prison en mars 2011 après avoir été condamné par un tribunal militaire à sept ans de réclusion pour des accusations de terrorisme et de blanchiment d’argent.

"Massacre"

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Or la loi stipule que toute personne ayant été condamnée à de la prison doit attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant de pouvoir retrouver ses droits politiques.

Samedi, la justice administrative a d’ailleurs interdit à l’opposant Ayman Nour de se présenter à la présidentielle en vertu de cette loi, bien que le pouvoir militaire ait décidé de lui rendre ses droits politiques.

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Le candidat salafiste Hazem Abou Ismaïl, lui, va probablement être exclu de la course en raison de la nationalité américaine de sa mère. Selon la loi électorale, tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse.

Pour répondre à ce qu’elle a qualifié de "massacre" des candidats islamistes par la commission électorale, la Gamaa islamiya, groupe islamiste ultra conservateur, a annoncé samedi soir qu’elle se lançait dans la course à la présidentielle, selon l’agence officielle Mena.

"Prétextes faibles et obscurs"

Le groupe a choisi le prédicateur Safwat Hegazy pour représenter le Parti de la construction et du développement, issu de la Gamaa, a indiqué l’agence.

M. Hegazy fait partie des quatre prédicateurs musulmans qui avaient été invités en France par une organisation islamique mais dont les autorités françaises avaient interdit l’entrée sur le territoire français fin mars, après les tueries de Toulouse et de Montauban.

La Gamaa islamiya a jugé que la commission électorale entendait "écarter (les islamistes) au moyen de prétextes juridiques faibles et obscurs" afin de préparer le terrain à Omar Souleimane, l’ancien vice-président de Hosni Moubarak dont la candidature surprise a été annoncée vendredi.

Avec le Jihad islamique, la Gamaa Islamiya fut à l’origine d’une vague d’attaques en Egypte ayant causé la mort de centaines de personnes dans les années 1990, avant d’annoncer qu’elle renonçait à la violence.
 

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