Mali : la Cedeao lève ses sanctions
Les dirigeants ouest-africains ont levé toutes les sanctions contre le Mali, prises à la suite du coup d’Etat du 22 mars, a indiqué dimanche la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) après la signature d’un accord avec la junte au pouvoir à Bamako.
Les consultations entre la junte dirigée par le capitaine Amadou Sanogo et les autorités de la Cédéao ont "abouti à la signature d’un accord cadre le vendredi 6 avril pour le retour de l’ordre constitutionnel au Mali", selon un communiqué de l’organisation régionale, transmis à l’AFP.
"Le président (de la Cédéao, l’Ivoirien Alassane Ouattara) a, en conséquence et avec l’accord de ses pairs, décidé la levée avec un effet immédiat de toutes les sanctions imposées au Mali", précise le texte.
Le 2 avril, la Cédéao (15 pays dont le Mali) avait décidé un embargo total, avec effet immédiat, contre ce pays sahélien de 15 millions d’habitants en vue d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat militaire du 22 mars.
Cet embargo comprenait notamment la "fermeture de toutes les frontières des Etats membres de la Cédéao avec le Mali, sauf à des fins humanitaires", la "fermeture au Mali de l’accès aux ports maritimes des pays côtiers de la Cédéao".
L’embargo comprenait également le gel du comptes du Mali à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le non-approvisionnement de ses comptes dans les banques privées à partir de la BCEAO.
Amnistie et levée des sanctions
Vendredi soir, le chef des putschistes avait annoncé à la télévision nationale le prochain transfert du pouvoir aux civils.
Ce transfert, qui prévoit la désignation d’un président de la République et d’un Premier ministre de transition jusqu’à la tenue d’élections présidentielle et législatives, est contenu dans un "accord-cadre" conclu avec la Cédéao.
En retour, le groupe régional avait décidé la levée "immédiate" des sanctions. Les auteurs du coup d’Etat se voient de leur côté offrir l’amnistie.
La Cédéao avait également menacé vendredi de recourir à la force pour mettre fin à la partition après la déclaration d’indépendance du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord du Mali.
Elle envisage d’y envoyer une force de 2.000 à 3.000 soldats. Les chefs d’état-major des armées de la Cédéao ont élaboré un "mandat" pour cette force, qui reste à approuver par les chefs d’Etat.
"Les chefs d’état-major, qui se sont rencontrés à Abidjan le 5 avril, ont adopté des mesures préparatoires pour le déploiement rapide de troupes de la Cédéao pour parer à toute éventualité", a rappelé dimanche la Cédéao dans son communiqué.
"Ces mesures seront présentées au Conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao" dans les prochains jours, selon le texte.
La levée des sanctions de l’Afrique de l’Ouest intervient juste après l’arrivée à Bamako du président de l’Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré.
Il doit être nommé chef de l’Etat par intérim après l’engagement de la junte militaire, sous forte pression régionale et internationale, à rendre le pouvoir aux civils.
Sa première tâche sera de tenter de pacifier le Nord de ce pays sahélien et enclavé, vaste région en proie au chaos à la suite de l’offensive victorieuse de rebelles touareg qui y ont proclamé leur propre Etat et de groupes islamistes armés.
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